Un accent de vérité | Objectif plumes

Un accent de vérité

RÉSUMÉ

Le narrateur d’Un accent de vérité a égaré le cahier dans lequel il avait consigné le plan détaillé de sa dernière oeuvre. Il a tout oublié, mais ses rêves en ont conservé certaines figures, parmi lesquelles il reconnaît le visage d’un mort. Prêt à sacrifier la patience de son entourage, il se lance dans la quête du document disparu.

Suivant les pistes que lui fournissent quelques accessoires et une rencontre en apparence anodine, il reconstitue peu à peu son récit. Mais ce processus circulaire, où une fiction s’élabore grâce à son enchâssement dans une réalité qui est une autre fiction, entraîne aussi des dégâts collatéraux touchant ses proches. La « tournante » organisée par son fils dans l’atelier d’un ami a-t-elle vraiment eu lieu ? Qui a éliminé le juriste en lutte contre la multinationale qui voulait privatiser le secteur de l’eau ? Quel est, d’ailleurs, le rôle de l’eau dans cette histoire où tout paraît insaisissable, effaçable, réfutable, et pourtant très insistant ?

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Un accent de vérité s’ouvre sur une perte, un manque d’où émerge alors le désir. Désir de reconstituer l’œuvre écrite par le narrateur dans ce cahier égaré, de retrouver les fils narratifs, tantôt noués autour d’une ceinture ou pelotonnés à une jupe portée par l’être aimé et abîmé. Tandis que l’oubli a fait sombrer les tenants et aboutissants de l’histoire consignée, l’écrivain se lance, dans une sorte de fuite en avant, dans son irrépressible quête. Des motifs du récit disparu surgissent dès lors dans le réel, des crises hallucinatoires étoffent le tissu narratif, l’enquêteur se livre à la restitution des gestes d’écriture, scrute les articulations tapies çà et là, un trombinoscope de personnages défile dans ses rêves,…


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En 2001, de retour d’une visite chez sa mère, c’est décidé, Gilles veut savoir. Cet ingénieur du son quadragénaire, «  un valide en chaise roulante  » est bien résolu, après une nouvelle querelle avec sa mère, à découvrir le fin mot de l’histoire, de son histoire. Il s’adonne à un travail de fouille, il investigue, sonde les recoins de sa mémoire, interroge les actants de son histoire afin de savoir pourquoi. Pourquoi a-t-il été placé aux Écureuils ?  «  […] j’étais décidé d’aller jusqu’au bout. Jusqu’aux entrailles des Archives générales du Royaume où j’espérais, en désespoir de cause, dénicher la clé de l’énigme  ». L’on suit alors cette construction du récit de soi à partir de cette « case départ » : «  Depuis toujours, j’habitais aux Écureuils, un endroit plein d’enfants et de religieuses, au milieu d’un grand parc. Nous l’appelions l’Institut, c’était mon chez-moi  ». Mais pourquoi, toujours, les souvenirs de ces moments remontent-ils à la surface ? «  Les souvenirs, ce ne sont pas comme les chemises qui s’usent plus elles sont portées. Ils reprennent des couleurs en se frottant au temps qui passe. Ils rajeunissent avec les années.  » Lecteur, je te dois un mot d’explication : tel un détective, j’effectue des recherches sur mon passé, plus précisément sur ma prime enfance. Tellement de cachotteries, de sous-entendus, de sourires gênés que cela en est devenu insoutenable. Je souffre de ne pas savoir ce qui s’est réellement passé. Personne ne m’a jamais donné la raison de mon placement en institution spécialisée alors que je n’avais même pas deux ans et que j’habitais chez mes parents. Et quant à mon état, des jambes sans grande force, je n’ai eu droit qu’à un festival d’argumentations pimentées de jargon médical, pour être sûr que je n’y comprenne rien. Par un enchevêtrement du passé et du présent, des anecdotes que la mémoire concède au personnage-narrateur mais également par l’entremise d’une boite métallique contenant des photos que la directrice actuelle de l’institut, jadis stagiaire, lui confie, ou encore grâce à son dossier médical, aux propos de sa tante Emma, aux élucidations de son ancienne assistante sociale, Agnès, et aux autres figures-clés de ce récit de vie, ou via le dossier protectionnel 1959 n° S 407356, cette recherche construit du sens tant pour Gilles que pour le lecteur.Des canaux d’informations divers documentent l’intrigue et l’ancrent dans le propos d’un personnage-narrateur ; le lecteur perçoit l’histoire par son prisme, sa conscience, ses souvenirs. La voix narrative s’historialise, remet en perspective son rapport à sa genèse et au monde. Toutefois, des ruptures de focalisation créent une discontinuité et perturbent la tension du récit, sans crier gare : de brefs segments sont portés par la voix de la mère, Gerda Covens, créant une différenciation intrinsèque, une scansion temporelle, des segments d’histoire parsemés mais criants pour la résolution de cette enquête.Un cadre temporel oscillant entre 1957 et 2021 en relation avec des configurations spatiales enchâssées qui donnent à voir le personnage principal tantôt dans ses excursions enfantines à la cascade de Coo, aux grottes de Han et à la mer du Nord, tantôt attablé à la terrasse du Roy d’Espagne,  ou dans la salle des pas perdus du Palais de Justice de Bruxelles, ou « Chez Rose », le salon de coiffure de Gerda à Berchem-St-Agathe, ou dans la caverne d’Ali Baba de Tante Emma au Chant d’oiseaux, ou encore au Café de l’Union, au Théâtre de Paris pour la reprise de Starmania ou à Milan pour un ultime déchirement. Philippe Marchandise nous livre un voyage d’investigation qui raconte une quête de soi, une conquête en tant que sujet. L’éléphant qui avait du pollen sur les pattes arrière , un récit d’émancipation, la découverte des coulisses d’une existence et l’intime lien entre un fils et sa mère. Sarah Bearelle Plus d’information Gilles part sur les traces de son passé pour comprendre les raisons qui ont poussé sa mère à le placer alors qu’il…

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