«Peut-être avons-nous passé l’âge d’écrire sous différents modes les préludes d’une même catastrophe et peut-être sommes-nous encore trop jeunes pour en narrer les séquelles. Notre ère est donc l’ère du désastre. Le temps n’y existe que pour être dilaté et c’est cette nouvelle capacité de dilatation qui le définit et nous définit.»
— Ludovic Drouet
Ce livre, cette Trilogie de Rome, n’est pas une œuvre abordable facilement. Les trois textes qui la compose sont étranges mais forment un tout. Un ensemble qui paraît ne rien vouloir dire. Mais si on se laisse porter par l’étrangeté du texte, quelque chose apparaît. Quelque chose qui se définit difficilement car n’étant pas de l’ordre de l’intelligible.
Ludovic écrit ce qui se coince dans la gorge. Avec l’impossible précision du cauchemar, il nous parle de ce qui étouffe le centre de nos désirs. De cette matière qui nous ceint comme d’infinies Matriochkas.
Je pense à cette phrase du Caligula de Camus : « les hommes meurent et ne sont pas heureux ».
En cela peut-être ces textes sont-ils de l’ordre de l’absurde ? Ils sont alors aussi de la famille des textes mystiques et des textes triviaux. Ils sont l’amour et le chagrin, l’ambition et la pitié de soi.
Ils sont une fièvre sacrée.
Et puis je pense à d’autres mots, d’un autre horizon. Kerouac dans les Clochards célestes glisse à un moment un fabuleux poème : « mind is the maker, for no reason at all, for all theses creation, created to fall ».
Quel est ce jeu ? Créature, création, créateur et leurs inverses et la matière… L’esprit ?
L’amour mord même les empereurs de sa folie, de sa mâchoire qui s’ouvre et se referme, qui nous dépasse comme les concepts d’astrophysique quand on n’est plus qu’un corps malade.
Les yeux des hommes brûlent parfois dans leurs larmes.
Il suffit de se poser et de se laisser faire.
Tous, nous nous souvenons d’une forêt blanche.
Déchirante.
Auteur de Trilogie de Rome
Molly est une fille qui découvre par hasard qu'elle sait faire du vélo, et plutôt bien. Dans…