Toujours le vent visite les bannières


RÉSUMÉ

Des textes poétiques en prose.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Vandenshrick
Auteur de Toujours le vent visite les bannières
Je n’ai guère de certitudes sur ce qui me pousse à écrire. Je ne crois pas que la parole poétique compose une « lettre du voyant » ramenée d’un mythique Eden dont quelques braises brilleraient encore au creux de certains vers ou de certaines phrases. Je ne crois plus que le langage poétique enchasse un bout du continent perdu. Les mots du poème ne me sont plus des fragments de pierre de lune ni la crépitation qui entourerait un quelconque voleur d’étincelles. Même dans l’émoi, dans l’émotion qui peuvent parfois submerger le poème, même dans le sentiment que quelque chose est, parfois, comme dicté, venant d’ailleurs, je ne me défais pas de la conviction que l’écriture, la langue, composent, non les traces d’une patrie, mais bien les plaintes portées par deuil d’une perte, et contre cette perte. Nous ne sommes pas au paradis. Il a toujours été perdu. La poésie est ce qui porte plainte contre une absence et parfois, dans son innocence, ce qui exige réparation. Il me semble qu’ainsi le langage libère, dans la poésie, son essence mélancolique. La parole poétique serait, aujourd’hui, à mon sens, la mélancolie métaphysique. C’est sans doute comme cela qu’il faut entendre l’élégiaque « Pourquoi des poètes en ces temps de détresse ? » de Hölderlin. Tout langage dit d’abord que les choses ne sont pas là. La poésie est ce qui reconnaît cela comme un deuil. Elle creuse l’absence. Elle tourne sans doute plus finement que les autres organisations langagières autour d’un objet dont la repossession est désirée. Elle dit qu’elle en est affamée. Elle peut en être l’évocation, l’invocation la plus éperdue. Mais elle ne comble pas la faille. Elle en est le chagrin le plus pur, le sanglot le plus approché. Même dans l’exultation, dans la célébration, la beauté qui est dite et chantée est absente. Et les mots par lesquels le poète croit aborder enfin, restent ceux d’un manque. Le langage est le deuil. Ne pas le voir serait se détourner vraiment de la chose absente. Et risquer le malheur de la perdre vraiment, en ne consentant pas de croire que l’on regarde aveuglément, obstinément, vers ce qui n’est pas là et en refusant alors d’aimer l’invisible comme le dit magnifiquement J.-B. Pontalis. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Georg Büchner, Lenz Philippe Jaccottet, Paysages avec figures absentes


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Le Carnet et les Instants

Jacques Vandenschrik  est un poète triplement discret. Il publie peu, et seulement des livres longuement, soigneusement mûris. Il se tient éloigné des tapages mondains ou média­tiques, comme craignant tout ce qui relève d’un vain paraître. Son écriture, enfin, ne vise ni éclat ni effets faciles : elle est empreinte d’une retenue et d’une douceur où filtre souvent quelque nuance de tristesse. Tel est le cas de son troisième recueil. Toujours le vent visite les bannières, à la thématique plus unie que les précé­dents. Ce qui surplombe ces pages n’est autre que l’idée de la mort, mort de l’autre, de l’être cher, longtemps familier, qui un jour s’est irrémédiablement éloigné. L’auteur se livre à une longue rêverie, ou mieux…


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