Tièsses pèléyes d’Émile Lempereur vient enfin s’accoster à Kègn 42 de Ben Genaux et à Fonse… « et compagnie » de George Fay pour composer un triptyque qui a pour sujet nos écoles de coron d’avant la seconde guerre mondiale.
Qui mieux que ces trois mésses di scole — appartenant à la grande génération d’auteurs qui ont fait notre littérature en wallon carolorégien — pouvaient nous promener dans les classes qui sentaient la craie, le parfum saumâtre du seau où trempait la loque à effacer le tableau et la poussière de charbon, ces classes où trônait un poêle ceinturé de bidons cabossés et aux murs desquelles pendaient des cartes défraîchies qui faisaient rêver les distraits ?
Tout n’était pas rose alors mais tout n’était pas gris non plus et les arnagas qui se serraient dans les gros bancs de boix n’en étaient que plus attachants pour ces instituteurs autant férus de progrès social que respectueux de la culture populaire.
Les proses de Ben Genaux et de Georges Fay parurent en 1942 tandis qu’Émile Lempereur avait gardé les siennes dans ses tiroirs et il fallut attendre cinquante ans pour que commencent à paraître, dans èl bourdon, les soixante récits qui composent Tièsses pèléyes.
Cette fois, l’Association littéraire wallonne de Charleroi en propose une édition en un volume, préfacée par Willy Bal et illustré de dessins originaux d’André-Pierre Masquelier, un plasticien qui se double d’un enseignant qui a su, lui aussi, rendre vie à cette école à qui nous devons tant.
Auteur de Tièsses pèléyes
Li Rantoele - L° 87 - 4-2018 - Li Rantoele del sint-Rmey 2018 - Waeyen-tins
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