RÉSUMÉ

Tayons… C’est un hommage à nos anciens, aux pionniers de la littérature en wallon carolorégien qui, dès 1898, mettaient sur pied une société d’auteurs qui allait devenir en 1908, l’Association littéraire wallonne de Charleroi (ALWaC). La publication de ce volume s’inscrit dans l’ensemble des manifestations qui marquent ce double anniversaire; cet ouvrage comprend des articles concernant l’historique de l’ALWaC ainsi qu’un choix de textes des écrivains qui participèrent à la fondation de ce groupement, témoignage sur la vie littéraire d’une époque particulièrement féconde pour « nos lettres wallonnes ». Nous ne vivons certe pas de souvenirs; néanmoins, nous nous devons de puiser dans le passé l’énergie qui nous permettra, nous qui sommes conscients des graves périls qui menacent le devenir des langues régionales, de continuer notre action en faveur de la diversité linguistique et partant, du pluralisme culturel.

À PROPOS DES AUTEURS
Jean-Luc Fauconnier

Auteur de Tayons

Formé à l’Université libre de Bruxelles, dont il obtient une licence en philologie romane en 1963, Jean-Luc Fauconnier a d’abord été professeur de français et de wallon à l’École normale de Charleroi, durant 25 ans. À partir de 1988, il a œuvré à la reconnaissance et à la valorisation des langues régionales endogènes, d’abord en tant qu’attaché de Cabinet du Ministre-Président de la Communauté française, puis en tant que chargé de mission aux langues régionales au sein de l’Administration. Dans ce cadre, il collaboré à la reconnaissance par décret des langues régionales endogènes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et à l’institution du Conseil des Langues régionales endogènes, dont il fut le président de 1992 à 2016. Largement reconnu pour ses compétences de philologue, Jean-Luc Fauconnier a notamment collaboré à l’édition du Dictionnaire de l’ouest-wallon, d’Arille Carlier, dirigée par Willy Bal. En 1986, il a été élu à la succession de Georges Fay à la Société de Langue et de Littérature wallonnes. Quatre ans plus tard, il est également devenu membre de la Commission royale de Toponymie et de Dialectologie. Auteur d’une œuvre importante en langue wallonne, qu’il rédige dans le parler de Châtelet, Jean-Luc Fauconnier s’est essayé à de nombreux genres et s’est notamment illustré dans le roman, la poésie et le scénario de bande dessinée. Il a également traduit ou adapté en wallon de Charleroi plus d’une dizaine d’œuvres pour la jeunesse. Jean-Luc Fauconnier est très investi dans la vie associative de sa région. Il assume depuis 1988 la fonction de président de l’Association littéraire wallonne de Charleroi et, depuis 2006, celle de vice-président de l’association faitière Èl Môjo dès Walons. Soucieux aussi de jeter des ponts entre les langues régionales de Belgique et d’autres langues minoritaires, il fut durant quatorze ans membre de la Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO et s’est engagé au sein du Bureau européen pour les langues moins répandues jusqu’à la disparition de celui-ci en 2010. Jean-Luc Fauconnier demeure aujourd’hui président du Comité roman du Comité belge de ce Bureau (CROMBEL). Ces responsabilités font de lui l’un des éditeurs de littérature en langue régionale parmi les plus prolifiques de Belgique. En effet, il est de ce fait l’un des principaux artisans d’èl bourdon, le mensuel de l’Association littéraire wallonne de Charleroi, et de micRomania, le trimestriel du CROMBEL. Il œuvre également comme éditeur vis-à-vis des collections littéraires et philologiques associées à ces périodiques, à savoir les collections « èl bourdon », « micRomania » et « micRomania Lingua ».
Danielle Trempont

Auteur de Tayons

Danielle Trempont vient de nous quitter et sa disparition a frappé tous ceux qui s’intéressent à la littérature en langue wallonne dans la région de Charleroi. Née en 1943 à Mont-sur-Marchienne, toute jeune, elle a émigré avec sa famille au Congo – Congo belge à l’époque – où elle a passé son enfance et son adolescence. Danielle Bury est revenue en Wallonie et elle a épousé Jacques Trempont (1935-2020); le couple s’est installé alors à Montigny-le-Tilleul. Mère de deux filles, femmes au foyer mais fort attirée par tout ce qui touchait à la culture, elle a redécouvert la langue que ses parents utilisaient occasionnellement – le wallon – qui était aussi celle qu’elle entendait chez ses grands-parents à l’occasion de l’un ou l’autre « congé en métropole ». Cet intérêt devint vite une passion qui la mena non seulement à écrire cette langue patrimoniale mais aussi à la promouvoir en organisant des ateliers d’écriture, des récitals, des concours littéraires, … Danielle Trempont était intransigeante sur la qualité de son wallon évoquant des thèmes spécifiquement féminin mais aussi des sujets « universels » – l’injustice sociale, la peur de la mort, la nostalgie d’une enfance heureuse, les difficultés de la vie de tous les jours – , elle se fit connaître et reconnaître comme un des auteurs qui comptent. Elle était avant tout poète mais elle s’était vite débarrassée du « carcan métrique » pour user d’une remarquable prose poétique. Elle a publié bon nombre de ses textes dans « èl bourdon », le mensuel de l’Association littéraire wallonne de Charleroi. La Société de Langue et de Littérature Wallonnes, dont elle était membre titulaire, fit paraître son recueil « D’ombe èt d’ soya » et par la suite, c’est aux soins des éditions de « èl bourdon » que parut « Ene mîye di mi », son second opus. Elle a aussi participé, tant que sa santé le lui a permis, aux travaux du Centre hainuyer d’animation du wallon à l’école, sensible qu’elle était à la transmission de cette langue par le biais de son enseignement. Elle a collaboré à la rédaction de plusieurs livrets édités par cette association et a aussi rédigé, pour l’occasion, bon nombre de poèmes à destination des enfants. Auteure de talent, militante sincère et intransigeante, elle laissera une trace indélébile dans notre littérature en langue wallonne…

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