Je te laisse écrire
les mots
qui viennent
transpercer
ma bouche
cette blessure
est la vie même
Auteur de Sur les rives du Même
Dédié à Rio di Maria, avant-proposé par Éric Allard, publié par L’arbre à paroles avec l’aide du Fonds national de la Littérature, Sur les rives du Même de Claude Miseur, actif auprès de diverses associations littéraires, au service de la cause des écrivain(e)s, a des allures de lettres nationales. Illustrées de six peintures sculptées par Ferderim Lipczynski, l’ouvrage touche à la sobriété et à la gravité. Le premier poème, parlant bas / de peur d’éveiller / la perte et le manque, prévient et prépare le lecteur.Rapidement une personne, une âme, circule fantômatiquement entre les lignes et oscille dans les pages du recueil : quel faux-pas / provoquer / pour te rendre / mémoire /…
L’œuvre de Christian Hubin, exclusivement vouée à la poésie et à la réflexion sur celle-ci, traverse…
Claude Miseur
25 octobre 2020
Dans ce recueil de poésie de Claude MISEUR, l'auteur s'appuie en citation sur R.M. Rilke :
« Point ne sont les couleurs connues,
point n'est l'amour appris
et ce qui, dans la mort,
nous tient au loin
n'est pas dévoilé. »
Miseur choisit ses mots comme un orfèvre ferait le choix des pierres pour la confection d'une parure. Il épure les mots qu'il transforme avec application à la finalité de sa pensée. Tels les cristaux tirés de la Terre sont appelés habituellement « pierres brutes », il est approprié de dire que les mots sont « ternes » sans un voisinage élu avec soin pour la fondation du poème.
Il faut du talent, un savoir-faire approprié pour choisir les mots, les accoler à d'autres tous aussi précieux. Donner cet éclat au poème, la parure. Cette économie de mots, Claude Miseur le veut, quitte à contenir l'impatience, y revenir s'il faut. Nos questionnements méritent cette réflexion, cette lenteur à dire, à maîtriser pour ne pas surcharger, céder à l'ornementation et ainsi asphyxier le poème.
C'est de la toute belle poésie qui nous est donnée à lire, une révélation dirais-je, tant les mots touchent et font cible.
Philippe G. Brahy
Extraits :
J'irais de nuit
sous une lune sale
étendre le linge
à blanchir
¶
Dans cette chambre
au bord des pluies
j'ai peur du noir
le long de l'heure
indifférente
¶
Ne te trouble pas
si l'eau sombre
dans ton reflet