Sur les pas des écrivains à Bruxelles

RÉSUMÉ
Ghelderode, Hergé, Brel, Hugo, Verlaine, Marx et beaucoup d’autres auteurs ont arpenté les rues de Bruxelles ou s’en sont inspirés. Des promenades découvertes, avec de nombreuses anecdotes et descriptions littéraires, permettent de vivre, sur le terrain, l’atmosphère des lieux qui ont nourri l’imaginaire de nombreux écrivains.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Joël Goffin (Sébastien Lise)

Auteur de Sur les pas des écrivains à Bruxelles

Joël Goffin est né à Bruxelles en 1963. Sa mère est d'origine bretonne. Depuis l'adolescence, il se passionne pour le mouvement symboliste et plus particulièrement pour l’œuvre de Rodenbach et Khnopff. Il a créé l'un des premiers sites (2011) consacré à un écrivain belge classique : Georges Rodenbach : https://bruges-la-morte.net/ Sur son site se trouvent entre autres l'étude "Le secret de Bruges-la-Morte" (2017), ainsi que ses poèmes écrits sous le pseudonyme de Sébastien Lise. Passionné de patrimoine, il se trouve à l'origine de la pose de nombreuses plaques commémoratives sur des lieux artistiques à Bruxelles, Bruges (Khnopff) et Tournai (Rodenbach). Il a également organisé plusieurs exposition (Norge, Rodenbach, Périer, Scheinert, etc.). Sébastien Lise est son pseudonyme en poésie.

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Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire

Les clichés, les lieux communs et les poncifs ont la vie dure et parfois nous polluent. Ils s’imposent à l’esprit, à la bouche et à la plume plus vite que la précision, la complexité et la nuance. Il en est en littérature comme ailleurs. Ainsi Camille Lemonnier ne cesse-t-il pas d’être considéré comme le Zola belge. Comme si, par ces mots, on avait tout dit, de son œuvre. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Dans Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , le critique Frédéric Saenen, fidèle collaborateur du Carnet et les Instants , explique la genèse de ce lieu commun, met en évidence les mécanismes de sa viralité afin de mieux le défaire et avancer des propositions nouvelles. Faut-il le rappeler, Camille Lemonnier (1844-1913) est un écrivain à l’œuvre riche et variée (critique d’art, romans, contes, récits, etc.) et à l’écriture puissante ; il est l’auteur d’une cinquantaine de livres (plusieurs titres sont réédités dans la collection « Espace Nord »). Frédéric Saenen le tient pour le «  germe et le socle de Nos Lettres  ». Pourtant, au 19e siècle, on le comparait souvent, quand on ne le soupçonnait pas d’en être le plagiaire, à Victor Hugo, Léon Cladel, Jules Barbey d’Aurevilly, Gustave Flaubert. Et bien entendu à Émile Zola, chef de file du mouvement naturaliste, dans lequel Camille Lemonnier s’inscrit en partie, même si, comme le montre Frédéric Saenen, on ne peut l’assigner à un courant littéraire. De là découlera l’appellation de Zola belge. Elle circulera déjà de son vivant, peut-être même dès la parution d’ Un mâle , son roman le plus fameux. Le mot « belge » est d’ailleurs tout aussi important que celui de « Zola » dans ce syntagme car on fera de Lemonnier le premier écrivain belge, et aussi le dernier, si on le considère comme le parangon de l’identité belge. D’ailleurs Frédéric Saenen confirme cette affirmation, tout en précisant, au passage, ce que serait le sillon profond de la littérature belge. Selon lui, il ne s’agirait pas du surréalisme mais de «  l’expression directe des pulsions premières et de l’instinct, qui pousse l’individu au passage de la ligne et au seuil de la tragédie intime.  »Pour déconstruire le poncif de « Zola belge », Frédéric Saenen ne se contente pas de s’interroger sur la manière dont ce dernier s’est forgé et répandu, mais il analyse, à travers la littérature critique, les liens qui unissaient Lemonnier et son collègue français ainsi que leurs œuvres respectives. Aussi, de page en page, remet-il en lumière ce qui est occulté par le cliché : Lemonnier, réaliste décadent, virtuose du style, écrivain de la péri-urbanité, relecteur de la Bible, explorateur halluciné de l’intime, peintre du peuple belge. En refermant Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , on ne peut que féliciter Frédéric Saenen d’avoir su démontrer, de façon condensée, la grandeur et l’originalité de l’œuvre de Lemonnier. Nous ne pouvons d’ailleurs qu’adhérer à sa proposition de faire de Camille Lemonnier le…

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