Spinoza au ras de nos pâquerettes

À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Ansay

Auteur de Spinoza au ras de nos pâquerettes

Né en 1947, Pierre Ansay était docteur en Philosophie. Il a été délégué Wallonie-Bruxelles au Québec. Il laisse une œuvre faite d’essais autour de l’action sociale et de la philosophie, et de nombreux articles, publiés notamment dans la revue Politique. Spécialiste de Spinoza, il a travaillé à rendre la philosophie accessible au plus grand nombre. La plupart de ses livres ont été publiés aux éditions Vie ouvrière, devenues Couleur livres.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Paraît que Spinoza est redevenu à la mode. Aussi bien dans les milieux anarchistes que dans ceux, plus à droite, des fervents de la liberté d’entreprendre. C’est que la pensée du gaillard, toute rigoureuse et précise qu’elle soit, n’en reste pas moins malléable, sujette aux interprétations les plus contradictoires. C’est qu’on ne peut pas se contenter de lire Spinoza. Croire, d’un coup, à la première lecture, être rentré dedans comme on dit. Spinoza, on le déguste à force de le côtoyer. Un peu. Beaucoup. Tous les jours. À force d’y revenir donc. De le relire. De ne pas hésiter à reprendre ce qu’on croyait avoir déjà compris. C’est ce que nous suggère Pierre Ansay en tout cas, grand admirateur…


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Petit éloge de David Bowie. Le dandy absolu

Le 10 janvier 2016, quand est tombée la nouvelle du décès de David Bowie, des millions de personnes à travers le monde ont senti qu’elles perdaient un proche. Chacune d’entre elles avait son Bowie : le punk émacié ou le beau gosse stylé, le mâle à l’irrésistible regard vairon ou l’androgyne outrageusement maquillé, le rouquin flamboyant ou le blond aryanisé, le musicien ou l’acteur, la bête de scène ou la star de clip ; il y a les fans qui ne jurent que par Ziggy Stardust et voient advenir la corruption de leur idole avec le star system au mitan des années 70, ceux qui larmoient en entendant à la radio ses succès plus commerciaux sur lesquels ils se sont déhanchés, de Let’s dance à China girl , enfin ceux qui l’ont découvert sur le tard, alors qu’il était déjà un « classique ». Le philosophe Daniel Salvatore Schiffer voit, quant à lui, disparaître avec Bowie l’avatar absolu d’une figure esthétique à laquelle il a consacré de nombreuses et passionnantes recherches : le dandy. L’éloge posthume – petit par la taille, grand par l’expression – qu’il prononce vient clore, en toute logique, une trilogie entamée avec Lord Byron et poursuivie avec Oscar Wilde.Convoquant donc l’auteur du Portrait de Dorian Gray , mais aussi Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, Nietzsche, puis tous les spécialistes de la question (Sollers, Onfray, Marie-Christine Natta, etc.), Schiffer situe Bowie dans une « phénoménologie du dandysme » aux manifestations plurielles. Au fil de chapitres qui tiennent autant de l’oraison funèbre vibrante que du Magnificat , l’auteur débusque dans chaque pose (à ne pas confondre avec « posture ») de Bowie la griffe dandy qui la caractérise : la tendance à vouloir transmuter une vie en œuvre d’art ; la multiplication des doubles et des masques ; la fascination envers le « troisième sexe » ; l’hédonisme transgressif ; l’exercice d’une lucidité confinant à l’héroïsme pour combattre la souffrance et s’autoriser à clamer au seuil du néant : « Mort, où est ta victoire ? » ; la sublimation en astre noir, en Blackstar se consumant d’une flamme inverse, pour l’éternité.Cet essai, bien que nourri d’éléments factuels et d’une connaissance imparable de la discographie de Bowie, n’a rien à voir avec ces sarcophages de papier que sont souvent les biographies. Certains s’irriteront du style déployé dans cet In memoriam , qu’ils jugeront emphatique, grandiloquent, d’une tapageuse démesure. Mais parle-t-on d’un dieu à demi-mots ? Schiffer ne s’est pas accaparé en opportuniste le masque mortuaire de son idole : il l’a rehaussé d’un nouveau fard et a précisé les contours des éclairs qui le zèbrent, pour le faire entrer dans la galerie des Dandys majuscules – ces éphémères qui ont conquis…