Georges Simenon est généralement lié, par ses lecteurs les moins avertis, à Paris, Liège et plus rarement à Manhattan. À la grisaille souvent. Si on le lit plus attentivement, on remarquera que sa géographie est indubitablement plus vaste et diversifiée. Elle peut même se teinter de couleurs chaudes, comme Paul Daelewyn l’a bien remarqué : la Côte d’Azur était un lieu de villégiature et d’inspiration pour l’écrivain. William Alder, professeur associé à l’Open University (Royaume-Uni), auteur de Maigret, Simenon and France, montre dans un essai (très) universitaire que la Normandie occupe une place privilégiée parmi les lieux simenoniens. Trois enquêtes de Maigret (Au rendez-vous de Terre-Neuvas, Le port des brumes, Maigret et la…
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…
Ni pardon, ni talion : la question de l'impunité dans les crimes contre l'humanité
Une analyse critique de la justice en matière de crime contre l'humanité. Selon l'auteur, à la fois nécessaires et insuffisantes, les institutions judiciaires ne peuvent être que le point de départ d'une lutte plus vaste contre la barbarie universelle, fondée sur un consensus sur le droit de l'être humain, une éducation…