Philippe Leuckx nous entraîne le long de ces pavés qu’il affectionne, de ricochet en ricochet sur les plages de mots , dont la surface égale et plane semble en imiter l’étendue, d’une page à l’autre. Ce sont tout autant des « quatre pavés », c’est-à-dire des lieux de croisement. L’amitié qui fleurit au long de ses promenades, ce sentiment pudique et désintéressé semble battre au rythme reposant de la flânerie et des conversations à bâtons rompus. Ainsi l’amitié se répercute de mémoire en rencontres comme les pavés de mots renvoient les uns aux autres, sans qu’aucune ponctuation ne contrarie leur continuité. Le texte glisse, lissant une paix où Rome, plus qu’éternelle, se fait intemporelle par la vertu d’une rêverie où s’approfondit la présence au fil des pas que le marcheur poète met dans les mots. Nous nous sentons imperceptiblement gagnés par cette tranquillité où la rencontre fuse ses prénoms, conviés à nous mêler à ce pèlerinage des amis qu’on retrouve dans un apaisement, une réconciliation du hasard.
Auteur de Rome rumeurs nomades