Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, mon enfant
Sens, tu as mon soleil
Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, ma mésange
Apprends, tu as mes ailes
Des boîtes de sardines dans la cuisine aux plantes sur le balcon, le coin chaussures dans l’entrée, le carrelage, les rideaux… tout rappelle Hadda.
Elle est là, dans chaque endroit, à travers tes yeux. Elle est en toi.
Autrice et illustratrice de Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Un vieil immeuble éclairé par les rayons du soleil, un voile léger soulevé par le vent, un balcon, une vie paisible où frémissent des oiseaux…. Telles sont la douceur et la poésie qu’Anne Herbauts imprime dès la couverture, rythmées par la reprise du titre « Quand Hadda reviendra-t-elle ? » comme une petite voix, celle d’un enfant obstiné qui, de pièce en pièce, entre jeu et…
Que disent de nous les lieux que nous abandonnons ? Que dit un foyer de la personne qui y a vécu ? Les objets gardent-ils d’elle une empreinte, une présence ? Dans son dernier livre, aNNe herbauts raconte l’absence, celle d’Hadda, à travers l’exploration de son appartement. Sans jamais représenter personne, en choisissant de n’illustrer que les pièces et tout ce qu’elles contiennent de matériel, l’autrice-illustratrice boitsfortoise réalise le tour de force de livrer un album touchant, d’une grande humanité. De la cuisine au salon, en passant par le balcon et le corridor, le regard se pose sur tout qui a fait la vie d’Hadda, grand-mère que l’on devine décédée récemment, et à travers ces objets posés, chaises autour de la table, lunettes sur une…
Onirique, cette histoire donne à l’enfant l’occasion d’aborder le monde de l’art par la beauté de ses illustrations et l’invite à nourrir son imaginaire. Voici un texte réduit à l’essentiel, des mots pleins de sens et des illustrations d’une simplicité limpide qui invitent le lecteur à créer son propre récit selon son inspiration du moment. Une trame narrative est là, tout de même, qui évoque une petite fille déambulant dans le ciel, sur un fil, dont on ne voit pas les extrémités. Ce fil traverse différentes régions, des plus chaudes aux plus froides et semble sans fin comme la vie de cette enfant pour qui tout est encore possible. Arrive un moment où une étape importante doit être franchie, un pas en avant doit être fait pour que la petite fille devienne grande, indépendante, audacieuse. Une étape symbolisée par la perte de sa poupée, perdue à jamais au-dessous d’elle à la suite d’un léger choc. Et puis survient une rencontre avec un garçon qui évolue également dans le ciel, mais d’une autre façon…Les illustrations lumineuses de Jean-Marie Oriot, qui sont d’une vivacité éclatante, renforcent encore l’originalité de ce texte à la portée philosophique. Il nous invite à réfléchir et pose des questions existentielles qui sont au cœur de notre quotidien. On est dans l’apprentissage de la vie, dans l’idée qu’il faut grandir et être toujours en état de curiosité et d’éveil. L’auteur de ce très bel album, qui cultive le mystère ouvre une voie où le lecteur est invité à exercer pleinement son…
Un banquier vaniteux et opulent croyait posséder toutes les richesses, mais l’ennui l’accablait de tristesse. Un jour, il s’approche de la maison d’un humble tailleur de pierre qui, dit-on, vit satisfait de sa liberté, de son rocher et d’une tasse de thé à l’aurore. « Mais que peut-on faire sans or ? », rugit le banquier. Il propose alors à l’homme un marché… Feuilleter un extrait Un tailleur de pierre, ça n'est pas quelqu'un de bien riche. Aussi, lorsque le héros de ce conte se voit proposer plusieurs pièces d'or contre une sculpture par un trop riche banquier qui veut le mettre à l'épreuve, comment pourra-t-il résister au pouvoir de l'argent ? Or c'est un conte et la morale dit que l'argent ne fait pas le bonheur... Rentré chez lui, le tailleur de pierre s'endort et rêve ; il rêve que l'argent le rend puissant, mais jamais le plus puissant : faut-il alors poursuivre inlassablement la quête du pouvoir ? L'album est de petit format, aisément manipulable, mais les dessins ne sont pas pour autant atrophiés. En effet, comme l'histoire a donné lieu à un film d'animation des mêmes auteurs, le dessin et la scénographie sont expressifs, propres au cinéma d’animation (on retrouve des traces du film Le roi et l’oiseau de Paul Grimault, sur un texte de Jacques Prévert), avec beaucoup de gros plans pour transmettre l'émotion ou l'humeur. Certaines illustrations (le nuage, la tornade et jusqu'à la montagne qui se fissure) évoquent aussi un autre album d’enfance écrit et illustré par Etienne Morel pour les Histoires du Père Castor, une jolie référence : La plus mignonne des petites souris. Le texte appartient au style narratif du conte, classique et clair, sans simplification, ni emphase ; l'opposition des choix (argent vs travail, avidité vs humilité), les personnages, le métier de tailleur de pierre sont aussi des emprunts à la tradition. Jusqu'au titre qui, avec l’adjectif « humble », est une inscription dans un type de récit moral, qui défend la transmission de valeurs humanistes. L’ensemble des documents proposés en amont par lachouetteducinema.com est complémentaire. Il est intéressant d’avoir à côté de l’album sa version filmique, de connaître le coffret de cinq contes dans lequel il est inclus, voire, avec les plus grands, de regarder le petit reportage sur l'histoire…