Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, mon enfant
Sens, tu as mon soleil
Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Mais je suis là, ma mésange
Apprends, tu as mes ailes
Des boîtes de sardines dans la cuisine aux plantes sur le balcon, le coin chaussures dans l’entrée, le carrelage, les rideaux… tout rappelle Hadda.
Elle est là, dans chaque endroit, à travers tes yeux. Elle est en toi.
Autrice et illustratrice de Quand Hadda reviendra-t-elle ?
Un vieil immeuble éclairé par les rayons du soleil, un voile léger soulevé par le vent, un balcon, une vie paisible où frémissent des oiseaux…. Telles sont la douceur et la poésie qu’Anne Herbauts imprime dès la couverture, rythmées par la reprise du titre « Quand Hadda reviendra-t-elle ? » comme une petite voix, celle d’un enfant obstiné qui, de pièce en pièce, entre jeu et…
Que disent de nous les lieux que nous abandonnons ? Que dit un foyer de la personne qui y a vécu ? Les objets gardent-ils d’elle une empreinte, une présence ? Dans son dernier livre, aNNe herbauts raconte l’absence, celle d’Hadda, à travers l’exploration de son appartement. Sans jamais représenter personne, en choisissant de n’illustrer que les pièces et tout ce qu’elles contiennent de matériel, l’autrice-illustratrice boitsfortoise réalise le tour de force de livrer un album touchant, d’une grande humanité. De la cuisine au salon, en passant par le balcon et le corridor, le regard se pose sur tout qui a fait la vie d’Hadda, grand-mère que l’on devine décédée récemment, et à travers ces objets posés, chaises autour de la table, lunettes sur une…
Un jour, Monsieur Picaillon, l’homme le plus riche de la ville, perdit la clé de son coffre. Ce même jour, Basile-le-fil, l’homme le plus pauvre de la ville, découvrit une chaîne avec une clé au bout... A partir de ce jour-là, leur vie à tous les deux va complètement changer: pour Mr Picaillon,sans clé, plus moyen d’ouvrir le coffre pour avoir de l’argent. Mais pour Basile, qui n’aime qu’entendre Lire la suite Monsieur Picaillon a tout et Basile-le-fil n’a rien. C’est aussi simple que cela et l’histoire joue sur ce binarisme avoir tout / ne rien avoir ; être tout / n’être rien. Dans un univers gris où l’opulence et le manque se ressemblent soit par amas de possessions soit par amas de rebuts, la bascule entre les deux personnages tient à une clef. Une clef d’or ! Comme dans les contes merveilleux, la clef est celle du trésor sous la forme peu poétique d’un coffre-fort. Evidemment, la clef perdue par l’un est retrouvée par l’autre. Le riche appauvri et le pauvre enrichi se retrouvent sur un banc. Monsieur Picaillon récupère sa clef et Basile-le-fil la rend avec soulagement. Dans un livre à l’histoire convenue, le dénouement apporte une originalité. Contrairement à la majorité des contes, il n’y a pas de fin heureuse et les chemins des deux protagonistes se séparent sans modification aucune des comportements ni de l’un ni de l’autre. Basile-le-fil poursuit son chemin, heureux sous son parapluie et Monsieur Picaillon conserve et protège sa maison. En dépit de signe d’adieu empathique de Monsieur Picaillon, seuls les animaux, chat et chien, semblent regretter leur éloignement. Les personnages de la fable, le capitaliste à redingote et haut de forme, le pauvre avec son allure de randonneur scout semblent caricaturaux. La morale quant à elle traduit un état de fait « hélas, tout le monde sait que ceux qui ont tout regardent rarement ceux qui n’ont rien ». Cet album manque d’élan pour engager les enfants à réfléchir et chacun engagé dans sa voie y reste puisque même le hasard n’amène pas de modification. Le message véhiculé contredit les intentions de l’auteure. Danielle Bertrand…