Pinocchio

RÉSUMÉ

Loin de l’interprétation disneyenne du mythe de Pinocchio, le récit imaginé et mis en images par Philippe Foerster renoue avec le texte original de Carlo Collodi, paru en feuilleton en 1881-1882. Tant par la narration que par l’expression graphique, le Pinocchio de Philippe Foerster s’arrime au fantastique belge, mais trouve son inspiration dans le surréalisme noir, dont Collodi était un fervent, notamment dans son roman, Les mystères de Florence. Cela fait de l’album Pinocchio un phénomène unique dans le monde de la bande dessinée. Il y a Philippe Foester, il n’y a pas d’« école Foerster » et voilà tout son mérite, et l’intérêt de le redécouvrir avec ce Pinocchio fantastique, burlesque, rabelaisien pourrait-on dire. L’expression « chef d’oeuvre » titille la plume ou le clavier d’ordinateur, tant ce récit retravaillé, réinterprété et cependant fidèle à Collodi explose de découvertes à chaque page. Nulle mieux que cette oeuvre ne reflète le bouillonnement créatif des années 80, alors que la bande dessinée cherchait à retrouver ses racines et confirmait avec brillance son originalité sans cesse renouvelée.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Philippe Foerster

Auteur et illustrateur de Pinocchio

Né à Liège en 1954, Philippe Foerster a tout naturellement intégré l'atelier BD de l'Institut Saint-Luc, à Bruxelles. Il y a notamment côtoyé Andreas, Berthet, Cossu, etc.. Son activité, qui se développe depuis 1982, produit une trentaine d'albums, dont Pinocchio (1982) est le deuxième dans l'ordre chronologique. Citons les séries Starbuck (Dupuis), Silex Files et Gueule de Bois (Le Lombard). On retiendra encore ses scénarios illustrés par Philippe Berthet : L'Oeil du Chasseur (Dupuis) et Chiens de Prairie (Delcourt). Le Confesseur sauvage (Glénat) est sorti en 2015.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Pinocchio"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9208 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Klimt

Vienne, 1907. Le peintre Gustav Klimt rend visite aux époux Bloch-Bauer. Ferdinand demande alors à Gustav de réaliser le portrait de sa femme, Adèle ; requête entraînant un flashback. Six ans auparavant, alors que Klimt essuyait des critiques acerbes au sujet de son œuvre La Médecine , il a rencontré ce couple, admirateur de son génie et dont la femme l’a prié de lui ouvrir les portes de son atelier. Au même moment, l’artiste recevait en rêve l’inspiration pour son prochain tableau. C’est par ce prisme que l’on entre dans l’univers de l’artiste : son atelier, ses modèles, sa mère, sa compagne, Émilie, mais aussi ses rêves, ses angoisses, ses sources d’inspiration en somme. L’histoire narrée en bande dessinée par Cornette et Marc-Renier est une tranche de vie, prétexte à l’évocation du peintre, de son style, de son époque et de l’avant-gardisme dont il y faisait preuve. L’idée est en effet plus de mettre en avant ses particularités que de réaliser sa biographie. Le récit est assez simple et aurait peu d’intérêt sans l’aspect « inspiré de faits réels », mais n’en est pas moins cohérent et bien rythmé.Les dessins sont soigneusement détaillés. Le rendu est classique, avec un crayonné assez fort accentuant les sujets principaux. Les travaux de Klimt évoqués sont réinterprétés plutôt que cités et le résultat est réussi et efficace : le redesign des œuvres permet une intégration fluide dans les cases tout en invitant à les découvrir sous un angle neuf.Le récit principal est suivi d’un court cahier didactique sur Gustav Klimt. Il complète la bande dessinée en développant quelques sujets qu’elle évoque. On y voit notamment des reproductions des œuvres évoquées dans l’album. Ainsi, le lecteur a à portée de main de quoi satisfaire sa curiosité, titillée par l’histoire racontée en images et phylactères.La bande dessinée Klimt est une introduction sympathique à l’œuvre de l’artiste. Les connaisseurs n’apprendront probablement pas grand-chose, là où les néophytes apprécieront l’accessibilité du propos et les informations proposées en fin d’ouvrage. Les visuels soignés plairont aux amateurs de bande dessinée traditionnelle, alors que l’histoire…