On aurait l’intuition que la langue a quelque chose à dire pas seulement dans la page mais dans le corps. Dans le corps dans lesquels elle s’incarne. Que le corps est pour elle une douce torture. Qu’une fois la langue plantée dans le corps, il y aurait comme quelque chose qui se déroule en elle, qui s’enroule et qui se déroule autour du corps où elle s’est fiché, et qui’il faudrait la tordre dans tous les sens, comme un linge muoillé, pour en extraire du sens, du chaud et soulageant sens.…
Auteur de Personnologue
Sebastian Dicenaire est né à midi un jour de neige mil neuf cent septante-neuf dans la banlieue de Strasbourg. Tout était blanc ce jour-là. Les chats noirs traversaient tranquillement les rues immaculées. Puis tout s’est brusquement accéléré. À 4 ans, il dessine des histoires de chats et de lapins. À 12 ans, il joue à des sports qui n’existent pas. À 15 ans, il lit Lautréamont dans les campings. À 20 ans, il tourne des films super8 au bord des rocades d’autoroute. Et aujourd’hui, il écrit un roman métaphysique à l’eau de rose intitulé Pamela, accompagne ses lectures publiques de vieilles bandes-son de films de SF bricolées, et concocte pour la radio francophone belge une fiction entièrement réalisée à la bouche adaptée du livre Kirkjubæjarklaustur de son ami Vincent Tholomé.
Mon corps, ce lieu de poésie témoin d’expérimentation criminelle
« Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première Ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. Illustration de couverture : Théo Bouvier Chanquia « Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure, électrosensible, interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. ÉCOUTER UN EXTRAIT : SonaLitté · Caroline Bouchoms - Mon corps, ce lieu de poésie…