Le paysage, cette permanence, m’accompagne depuis mes premiers dessins, en 1981. Dessiner un paysage à Terpillos, c’était pendant le séjour au village, quand je rendais visite à ma famille pour les vacances d’été.
La pratique du dessin du paysage survient et s’impose en moi périodiquement, sans aucun a priori, ni but précis, toujours renouvelée à des moments et dans des contextes variés. Avec le temps, cette pratique a pris une forme particulière pendant chaque séjour en Grèce, comme une activité d’été, une sorte « d’activité saisonnière », irrégulière, une pratique arythmique. Oui, une arythmie du temps, provoquée, déterminée, aussi, par chaleur du soleil, la lumière, l’ombre d’un arbre, la sieste. Faire quelque chose pour remplir le vide qui s’installe doucement, faire face à l’ennui qui commence à se manifester, faire quelque chose et se mettre à l’abri du réel pour résister au « rythme parfait » du temps.
Le paysage est, en grec, un topio et un topos, un lieu. Ainsi cette présence, cette permanence, ne sont pas seulement celles des paysages, mais aussi celles des lieux, connus, vécus pendant de nombreuses années et à des moments différents. Une unité géographique présentant des caractéristiques physiques et sensibles communes. Une « topo-graphie » sensible, physique.
Auteur de Paysages : L'arythmie du temps