Nous et les oiseaux

RÉSUMÉ

Par une nuit de neige et de grand froid, Stéphane (ou Pierre ?) Delatour heurte une pierre sur l’autoroute. Laissant dans l’habitacle sa femme et ses deux enfants, il va téléphoner à une borne, suivi par l’étrange regard d’une corneille. Au retour, la voiture a disparu…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Carino Bucciarelli

Auteur de Nous et les oiseaux

Issu d'un milieu d'ouvriers immigrés italiens dans la région de Charleroi où il est né en 1958 et a toujours vécu, Bucciarelli ne se sent pas l'héritier d'une tradition culturelle méditerranéenne. D'autre part, appelé par ses origines sociales à suivre une scolarité essentiellement tournée vers l'apprentissage technique, il échappe notamment à l'enseignement de la poésie des classes d'avant-dernière année de l'enseignement secondaire général. C'est donc, comme il le confesse lui-même, «par hasard» qu'il en vient à découvrir les «univers» de la littérature.Au départ, il se passionne simplement pour l'astronomie, univers qu'il découvre à treize ans dans un fascicule qui traînait chez lui, arrivé mystérieusement dans ce monde où les livres n'existent pas. Cette découverte le passionne au point que le jour où il apprend qu'il existe en ville une bibliothèque publique où l'on peut emprunter ce genre d'ouvrages, il court s'y inscrire et dévore de nombreux volumes de vulgarisation scientifique.Cette passion va s'atténuer, mais il gardera l'habitude de flâner dans cette bibliothèque et il passera, sans trop s'en rendre compte, aux rayons littéraires. Le hasard le guidera d'abord dans ce vaste univers. Assez vite probablement, un sentiment d'étrangeté, pour un garçon d'une grande curiosité intellectuelle, l'amène intuitivement sur les chemins que Kafka et Lautréamont ont balisés avant lui. Mais ce sentiment, dont il reconnaît bien volontiers qu'il découle de son goût pour les livres dans un monde familial qui n'en compte quasiment pas, n'apparaît qu'à la fin de l'adolescence.C'est peut-être d'ailleurs la seule différence qu'il éprouve entre lui et son milieu (la périphérie industrielle de Charleroi). La situation de dénuement matérielle qui est celle des familles du quartier est la même pour tous les enfants de son âge. Par ailleurs, les populations belge et immigrée vivent là dans un climat de bonne entente. Aussi son identité culturelle, vierge à de nombreux égards, peut-elle d'entrée de jeu s'ouvrir sur le monde : suivront ainsi pêle-mêle Samuel Beckett, Henri Michaux, Garcia Lorca et plus tard Yannis Ritsos et Constantin Cavafy, ainsi que de nombreux autres; il a alors la sensation de découvrir une famille de créateur.Ses premiers essais poétiques seront bien accueillis dans les petites revues, mais il sait ce qui le sépare des poètes qu'il lit avec passion et qu'un travail énorme l'attend. Il sait aussi que la particularité de n'avoir aucune formation littéraire pourra devenir une arme. Et, après avoir publié deux recueils à compte d'auteur, Carino Bucciarelli va «trouver»Les poèmes de ce qu'il considère comme son premier livre: «Le Jour d'Attila». Il a cette fois l'impression d'écrire ce qu'il veut écrire. Parallèlement à ce chemin, une vie professionnelle en usine dans un milieu où il ne se reconnaît pas l'amènera à une plus grande scission encore entre vie sociale et vie créative. Il juge d'ailleurs qu'il est encore trop tôt pour parler de cette expérience. Il est aujourd'hui enseignant dans une école technique.
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Le Carnet et les Instants

La cohabitation pacifique ou terrible entre les oiseaux et des hommes a déjà été traitée depuis des millénaires dans la littérature, la poésie, la musique et, plus récemment, le cinéma… Les oiseaux sont des figures mythologiques, des formes de pythies annonçant des destins obscurs… Là où vont les oiseaux et les dieux ne peuvent aller les hommes, disaient les Grecs…Les apparitions d’oiseaux annonciateurs de catastrophe ou de salvation sont une des dimensions fortes du dernier roman de Carino Bucciarelli, Nous et les oiseaux. Disons-le tout de suite, c’est un coup de maître !L’auteur, par ailleurs poète de haut vol,  est là dans la parfaite maîtrise de son art,  celui des jeux de transfuges d’un…


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La jeune Charlotte Janin débarque d’un bus sur la Plaza Mayor d’une petite ville mexicaine: «  Oasis formée de cubes miniatures et colorés, qui grimpaient sur les collines entourant le centre-ville  », Dolores «  portait bien son nom : ‘Douleurs’, petite ville asséchée suppliant dans la souffrance la pluie boudeuse  ». La pénurie d’eau est totale : «  121 jours de sècheresse. La municipalité ordonne des mesures de rationnement  », lit-on dans le journal.Charlotte vient enseigner à l’Institut français avec l’intention de s’éloigner d’une famille ardennaise d’un catholicisme rigide. Alexandre Cracosky, le directeur de l’Institut, est cultivé, ambitieux et exalté : quadragénaire passionné de sciences politiques, il professe des idées critiques sur l’ordre financier mondial et projette de devenir ambassadeur. Charlotte lui plaît. Il lui fait découvrir des curiosités locales, morbides, atroces même : un musée de momies, un combat clandestin entre deux chiens féroces. Il l’emmène sur la Colline des Loups visiter la maison de sa mystérieuse amie Gabriela.La belle Charlotte cède aux avances d’Alexandre qui écrit néanmoins des lettres enflammées à Gabriela. Mais la sècheresse vide la ville de ses touristes et bientôt de ses habitants. L’atmosphère se fait inquiétante. L’étrange prêtresse Madaé attire la foule en promettant de guérir tous les maux.Les élèves et les enseignants désertent peu à peu les cours. Alexandre part pour Paris, soi-disant pour solliciter du renfort et des budgets, mais en réalité pour se venger d’un complot dont il s’estime victime et dont il accuse notamment Charlotte. Sombrant dans une folie meurtrière, il est interné en France. Seule, sans ressources, sans eau, la jeune femme est sauvée in extremis de la folie et la mort, après un envol d’oiseaux inespéré qui précède de peu les premières gouttes.Dans Raconte-moi les pluies , Dolores est un corps social qui meurt de soif. La nature cruelle fait s’y déliter les destins humains, sans souci de leurs amours, de leurs souffrances et de leurs vies. La romancière belge d’origine mexicaine Maria de los Angeles Prieto Marin s’inspire avec subtilité du réalisme magique sud-américain pour conter une fable aux accents d’apocalypse silencieuse où la ville et ses habitants manquent de s’abimer dans la sècheresse de la terre. René Begon Partagez : Tweet E-mail Imprimer Articles similaires « La pluie est plurielle, dit-il. Il y en a d'infimes, si timides, qu'on se demande s'il pleut. Non, impossible, le soleil brille. Il y a des pluies sales, qui laissent des traces sur le pare-brise. Il y a aussi des pluies fatiguées, mais plus loin, un arc-en-ciel s'est formé, des lignes de couleur diffuses qui leur donnent la permission de s'arrêter et de prendre du repos. Il y a aussi les pluies de mars, les giboulées, brèves et sauvages. Cette pluie devient parfois de la grêle, comme si l'hiver s'accrochait à la terre, pour y rester. Les gouttes sont acérées et nous font mal. Les tempêtes en hiver tiennent dans la durée. Les oiseaux et les hommes se cachent, le vent frappe aux fenêtres, fait tomber les dernières feuilles jaunes et voler les tuiles des maisons. Des imprudents marchent dans la rue, les vêtements dégoulinent d'une pluie féroce. C'est un rideau de fer qui se referme, qui te coupe du monde tout autour. Une punition pour avoir vécu l'été et avoir oublié la saison froide. Je me souviens de cette pluie. Elle échappe aux parapluies, car les vents les retournent et mouillent les vêtements » C'est ainsi qu'Alexandre me raconte la pluie. Elle me manque. Ici, dans cette petite ville mexicaine, il y a une pénurie d'eau sans précédents. Des oiseaux meurent un peu partout et il n'y a pas une goutte d'eau aux robinets depuis des mois. Peu à peu, tout le monde s'en va : mes collègues de l'Institut français, mes amis et voisins. Les commerces ferment. Je me sens de plus en plus seule car même Alexandre, l'homme de qui je suis tombée amoureuse, s'éloigne de moi. Qui est Gabriela, cette femme qu'il admire tant ? Je dois le découvrir.…