Né en 1899 à Wavre et mort en 1978 à Anderlecht, il a écrit une œuvre, presque exclusivement poétique, traduite en une quarantaine de langues. Il a inspiré les plus grands musiciens de son temps, tels Darius Milhaud ou Francis Poulenc. Il a donné son nom à un boulevard bruxellois et à une promenade parisienne sur l’Île de la Cité. Il ? Maurice Carême, le plus célèbre des poètes de Belgique, à moins qu’il n’en soit le plus célèbre instituteur… Dans ses poèmes, en plus de rêveries géographiques et d’invitations aux voyages inutiles, se côtoient choux-fleurs, zèbres, canards, oiseaux, fleurs, et aussi quelques poissons ou insectes. Des poèmes qui avec leurs vers sertis de rimes se destinent aux enfants, mais sans dédaigner pour autant les adultes: la souplesse et les nuances du style de Maurice Carême tracent un espace de vraie modernité. Si Maurice Carême est un poète de la norme, un poète du vers régulier à une époque où l’absence de règles était devenue la règle, c’est aussi un poète qui dissimule derrière cette forme fêlures ou doutes. Ses vers savent aussi être libres, flottants et volontairement imprécis. Et derrière les sentiments dominants de ses poèmes, qui ont à voir avec la joie, affleurent parfois des passions regardant vers la souffrance.
Auteur de Nonante-neuf poèmes
Son art est la simplicité même. On a souvent confondu cette limpidité qui semble couler de source, cette fantaisie dansante, cette grâce musicale, avec la candeur, voire le simplisme, d’une poésie dédiée aux enfants – Maurice Carême, poète des écoliers – sans soupçonner la versification subtile ni envisager les thématiques qu’elles recèlent.Nonante-neuf poèmes, l’anthologie composée par Rony Demaeseneer, Christian Libens et Rossano Rosi, qu’ils complètent d’une postface analysant l’œuvre du poète et soulignant sa modernité, nous en propose une retraversée au fil des recueils qui nous parlent toujours : Mère (1935), La Lanterne magique (1947), La Maison blanche (1949), La…