Ce qui impressionne toujours chez Aurélie William Levaux, c’est son incroyable faculté à brasser large, et à aborder tous les sujets dans un chaos qui n’est qu’apparent; qu’elle écrive sur l’enseignement, Gaza, les gilets jaunes, l’OTAN, les scannettes, BHL, on en passe et des meilleurs, c’est toujours avec la même plume, piquante, acide, partant du plus petit détail pour nous emmener un peu plus loin, voire plus haut, là où les contours des choses se distinguent mieux.
Dans New Rural Wave, elle quitte la ville pour se réfugier dans la campagne, en Haute-Patate, à la recherche de… quoi exactement ? La sérénité ? La tranquillité ? Mais l’autrice n’est toujours pas apaisée, ni même assagie, et son envie de prendre le monde comme punching-ball reste intacte. Et donc pas sûr, hélas, que la campagne soit restée vierge des nombreuses calamités qui pourrissent la vie urbaine, et le capitalisme fait mal, à la ville comme à la campagne.
Dans la forme, New Rural Wave se singularise par un plus grand mélange, juxtaposant textes, illustrations, mais aussi bandes dessinées.
Dans le fond, le livre agit comme une bonne grosse claque, pas celle qui rougit la joue, mais plutôt qui aide à remettre les idées en place.
Première édition
Éditeur : Atrabile
Date : 2016
Format : Livre
Éditeur : Atrabile
Date : 2024
Format : Livre
Autrice et illustratrice de New Rural Wave
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…