Littéralement envoûté par l’Inde, sa culture, son histoire, ses couleurs et ses saveurs, Jean-Pol Hecq y a effectué de grands reportages journalistiques, la plupart en solo. En une trentaine d’année, il y a multiplié les séjours et vécu nombre de situations tantôt cocasses, tantôt exaltantes, parfois dramatiques, édifiantes toujours. Surtout, il a croisé des personnalités remarquables qui lui ont permis d’entrevoir les coulisses de la réalité. Comme Atal Behari Vajpayee, Premier ministre indien, Medha Patkar, la célèbre militante écologiste, le sociologue Guy Poitevin qui consacra sa vie aux paysans du Deccan, Léa Provo, une grande bourgeoise d’Anvers devenue la providence des intouchables du Tamil Nadu. Sans oublier Muhammad Yunus, l’économiste bangladais, promoteur du microcrédit ; Bede Griffiths, un moine bénédictin gourou d’un curieux ashram catholique et tant d’autres, connus ou inconnus. Les récits de ces rencontres forment un étonnant kaléidoscope de « choses vues » duquel émerge un portrait tout en nuances de cette partie du monde qui, depuis la nuit des temps, fascine, révulse parfois… et attire toujours comme un aimant.
Auteur de Mother India : des nouvelles de l’Inde
Jean-Pol HECQ, Mother India, Des nouvelles de l’Inde, Genèse, 2022, 190 p., 21 €, ISBN : 978-2-38201-012-9Mother India n’est pas un recueil de nouvelles mais « une collection de souvenirs personnels » livrant des nouvelles du sous-continent indien. Le journal de bord d’un journaliste belge, Jean-Pol Hecq, qui a repris en radio le flambeau éthique des Lachterman, Désir, Danblon et autres Sasson, qui ont enchanté les écrans des années 1970-1980 :Je suis persuadé que l’on ne peut pas bien faire ce travail sublime qui consiste à rendre compte de la marche du monde le plus honnêtement possible (le journalisme), sans tenter de se mettre à la place, même brièvement, des gens à qui l’on…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
La passion de la littérature, de la culture russe, l’existence aimantée par la…