Monstre


RÉSUMÉ

En 1964, avec son premier livre, Quintes, Marcel Moreau avait fait sensation. La difficulté d’être, le dégoût de soi et des autres, les pires contradictions, les hantises les plus exacerbées : tous nos abîmes y passaient. Près de vingt livres ont par la suite exploité ce domaine de l’enfer intérieur. Marcel Moreau devenait une des victimes les plus éloquentes de notre littérature, sur tous les tons, ou comminatoires ou lyriques.
Monstre en est un exemple nouveau. Mais quelque chose d’imprévu s’est passé. Marcel Moreau a découvert le Mexique et ses splendeurs vénéneuses. Il peut donc trouver à ses malheurs existentiels des correspondances fécondes. Il se penche aussi sur l’état de ce monde, la société, les empires, la France, la condition humaine vue d’ailleurs que la plèvre. C’est une façon de contre-attaquer : il ne se sent plus écrasé et son tour est venu de s’élever au-dessus des opprobres.
On assiste admiratif à ce sursaut, comme on devine une superbe orfèvrerie de la malédiction. Le verbe vibre et brille, de sorte que les poisons se transforment, page après page, en pure musique.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Marcel Moreau
Auteur de Monstre
Marcel Moreau, né dans le Borinage. Depuis toujours obsédé de femmes et de mots, allant des unes aux autres, avec détours par les voyages, la société, l’alcool, ce dernier jusqu’en 1990. Fut longtemps correcteur dans la presse parisienne. Se lève chaque jour à 5 heures du matin, réveillé par l’écriture, le soir couché par elle, sonné, ou appelé par l’Amour. Fait grand cas de ses lectrices, leur doit beaucoup. Voudrait mourir soit de Verbe, soit de Vénus. Encore mieux : des deux, d’un seul tenant, si possible. Mû par un rythme inexorable, de possédé. Anticartésien. Creuse l’irrationnel, y descend. Sa passion : éclairer les instincts, leur donner la parole, les «monter» en créativité, en philosophie même. Leur rendre la vue, le flair, l’ouïe. Replacer le corps au centre des activités de l’esprit. Chercheur plutôt que raconteur d’histoires. Poète pour la «musique des mots». Pour en faire «chanter ou danser» le sens. Manuscrits illisibles. Une curiosité, qui enthousiasma Dubuffet, entre autres. Les met au clair sur une vieille machine Olivetti. Ensuite confie le tapuscrit à sa fille, pour saisie sur ordinateur. En 1968, il emménage à Paris. Sort peu, voit peu de monde. Pas de «dîners en ville», a horreur des mondanités. N’apprécie que les rencontres de tonalité sensorielle, exempte d’intellectualisme. Est souvent sollicité – trop – pour des préfaces, ou par des revues. Vit intensément, donc ne connaît pas sérénité. Secondaire, pour lui, la question du bonheur. Il préfère les vertiges. Celui d’aimer, celui d’écrire, et aussi celui qui lui vient de sa passion de la vérité, comme de la liberté. Il décède en avril 2020, à Paris.

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