M’engager pour écrire ses mémoires, pourquoi pas ? C’est peut-être là la dernière fantaisie de quelqu’un qui est presque au bout de la route, seul, avec son lot dépareillé de souvenirs. Je me demande parfois si ces lieux qu’il évoque existent vraiment ou si ce ne sont que des noms sur les pages aux couleurs passées d’un atlas fatigué de porter le monde; mais il s’agit sans doute d’un simple effet du brouillard qui mêle les cartes et les histoires, dans cet arrière-pays à trois pas de la mer…
Auteur de Mémoires d'un ange maladroit
Toute la difficulté et l’ambiguïté actuelles des relations médecin-patient s’articulent…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…