L’invention des sciences modernes


RÉSUMÉ

Depuis qu’elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention ? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d’identifier les critères qui la justifient ? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance ? Ce livre propose un dépassement fructueux de l’opposition, apparemment irréconciliable, entre ces deux approches des sciences. Et si la tension entre objectivité scientifique et croyance était justement constitutive des sciences, enjeu des pratiques inventées et réinventées par les scientifiques ? Réussir à parler des sciences avec humour, sans en faire un objet de vénération, ni de dénonciation, en restant au plus proche de la passion des scientifiques, tel est ici le pari d’Isabelle Stengers. Mais ce livre ne se limite pas à un discours sur les sciences. Il s’agit bien plutôt de prolonger l’histoire de leur invention. Comment comprendre les liens multiples entre la science et les pouvoirs qui la mobilisent aujourd’hui ? Comment concevoir les rapports entre science, expertise et démocratie ? La nouveauté de L’invention des sciences modernes est de faire de ces différents problèmes intellectuels, pratiques et politiques les enjeux du processus par où pourrait s’inventer et se renouveler l’identité même des sciences.


PRIX
  Prix quinquennal de l'essai de la Communauté française, 1996-2001

À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Stengers
Auteur de L’invention des sciences modernes
Licenciée en chimie, Isabelle Stengers est philosophie des sciences et chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles. Elle a obtenu le Prix scientifique quinquennal du F.R.S. – FNRS, Prix Ernest-John Solvay - Sciences humaines et sociales, 2010 ; le Prix quinquennal de l'essai 1996 de la Communauté française pour «L'invention des sciences modernes» ; le Grand prix de philosophie de l'Académie française en 1993.

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