L'immense jeu


RÉSUMÉ

Jonathan Carrier est un poète qui dit la rue, le monde hors des maisons, un poète qui rêve de sa maison, du droit au logement pour tou.te.s, un poète du cœur, un cœur au sommet du monde, un cœur qui bat les pavés, qui chahute les mots pour mieux dire sa réalité.
Jonathan, je l’ai rencontré grâce à Laurent d’Ursel et le Syndicat des immenses, Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigence.
Voilà un mot du Thésaurus des immenses, un trésor de mots recomposés, pour dire avec dignité, force, vitalité, vivance, ce que vivent les êtres humains dépourvus de Chez-Soi.
Un jour, Jonathan me montre un poème, et puis deux, et puis trois, et puis…
Il écrit comme il respire, sa colère prend la plume, son amour de la vie prend la plume, son amour de la justice prend la plume, sans complaisance, avec lucidité, avec force, sa poésie le tient debout et de le lire me tient debout, c’est un voyage dans ce que je regarde de loin avant de rentrer chez moi, c’est une prise directe avec le monde des invisibilisés, un bain de rue, un bain d’inconfort, un bain d’humanité, un bain d’insurrection, je suis admirative, subjuguée par la poésie de Jonathan qui, depuis sa précarité, parvient à jouer des mots, de la langue, une immense langue. Qui donne à voir, à sentir.
Et mon désir immense, lectrice, lecteur, que tu prennes le risque de ce voyage-là, tu n’en reviendras pas !
Laurence Vielle


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Il n’est pas dans les habitudes du Carnet de recenser les traductions d’œuvres littéraires belges francophones vers d’autres langues. Une exception pourtant aujourd’hui tant l’entreprise qui voit le jour constitue une première, un défi relevé et entamé il y a trois ans par Christoph Bruneel, relieur de formation et animateur avec Anne Letoré des éditions L’Âne qui butine. Le pari ? Traduire intégralement en néerlandais un recueil de Jean-Pierre Verheggen, en l’occurrence Pubères, Putains , sans doute l’un des textes les plus connus, les plus aboutis du poète. Un pari assez fou en effet d’autant que Verheggen se plaît à rappeler avec humour que même en français il n’a jamais été adapté, empruntant en cela à Jules Renard sa formule ironique à l’encontre de l’auteur d’ Un coup de dés jamais n’abolira le hasard , «  Mallarmé, intraduisible même en français !  » Voilà donc trois ans que le traducteur Christoph Bruneel, lui-même auteur, poète et performeur polyglotte, s’arcboute sur la prose verheggenienne et butine dictionnaires, lexiques et autres grammaires pour apprivoiser la langue sauvage de l’auteur d’ Artaud Rimbur. Outre le soin et l’élégance apportés à l’objet-livre qui constituent la marque de fabrique de la maison, le livre, présenté dans sa version bilingue, donne littéralement une seconde vie à ce texte conçu comme une véritable épopée de l’adolescence.Bruneel aura dû s’accrocher pour contourner les nombreuses embûches et ornières linguistiques qui parsèment le récit. D’un côté, les nombreuses chausse-trappes langagières, les métaphores et autres mots-valises qui voisinent avec les termes issus des vocabulaires les plus spécifiques passant de l’ornithologie à la médecine et que le traducteur aura dû faire siens. Mille exemples peuvent être donnés à l’instar de ces «  liparis culdorés  », papillons de l’espèce bombyx dont on ne trouve que trois occurrences sur Google et que Bruneel traduit par le superbe et imagé «  bastaardsatijnvlinders  ». Véritable jeu de ping-pong entre le Capitaine Haddock de nos lettres et le traducteur fou du roi, de nar vertaler !Mais la plus grande prouesse est à chercher du côté du travail effectué sur les sonorités, sur le rythme de la langue que l’on perçoit sans doute le mieux lorsque les deux acolytes se livrent en public à une joute verbale. Il suffit de s’attarder sur le «  pietenpakkers  » du titre, mot-valise que je laisse au lecteur le soin de décortiquer, pour se rendre compte du jeu allitératif constant du traducteur afin de proposer sa propre vision d’une langue inventive et jouissive. C’est en effet lorsque l’on entend Bruneel dire le texte à haute voix que le résultat est le plus frappant d’ingéniosité langagière et rythmique.Comme il le précise dans sa préface-abécédaire, le traducteur qui s’aventure dans cet univers de dérision et de distorsion langagières doit se laisser aller, à lui de s’éventrer la panse lexicale, d’en découdre et de recoudre mot à mot, son à son, l’ambiance foutraque et à lier.  Voilà enfin une lacune comblée, notre Rabelais gembloutois qui s’invite à la table de Vondel, un repas qui ne se refuse pas ! Nous étions des pubères. Des putains. Nous aimions beaucoup les jeux de mains que l’on dit de vilains. Les bains. Les ablutions. Les traîtrises. Les grandes trahisons.   We waren pubers. Pietenpakkers. We hielden veel van handtastelijkheden gekend als viezigheden. Het baden. Het afpoedelen. De valsheid. Het…

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