Passé un premier et tendre toucher du papier, choisi beau, crème, épais, c’est la mise en page qui saute aux yeux. En effeuillant le livre qui évente légèrement, beaucoup d’espace vierge s’impose autour, entre, en marges, en creux, disséminé irrégulièrement tout du long du livre. C’est autant d’oxygène offert à la pupille, donc à l’esprit, voire à l’âme.Ces plages laissées aux vides sont au cœur du recueil d’Elodie Simon. Elles dialoguent et souvent combattent le propos. Ainsi, une page entière demande simplement, gravement : « Où nager sur la terre si tous les poids me pèsent ? »… et puis c’est tout. La question baigne en solitaire, faisant la planche à la surface lisse et immaculée du papier, invitant à un plein néant de réponses intérieures.Vison-visu…