au commencement il y avait
un souffle de vent sur les tempes
et l’on comptait avec la marche
les secondes du cœur
au commencement il y avait
l’épeautre du sommeil et la fenêtre du jour
s’entrouvrant sur les cris d’oiseaux
la première écriture
au commencement de la route
il y avait la montagne
d’un côté et de l’autre
l’âme de la mer
au commencement il y avait
l’attente et le sommet
la visée et l’ivresse
et la nuit épaisse comme du granit
saignant au bord des gouffres
mais au commencement il y avait
déjà le soleil ému et les doigts
du printemps qui agrippent le ciel
à pleine rage il y avait
le murmure des pierres
et la première oreille singulière
la dissonance du temps qui roule
en comptant ses chemins
(David Jauzion-Graverolles)
"Un beau livre, sobre, vif, qui rend tangibles les saisons et les heures. Les illustrations d’Anne Leloup devancent ou suivent le poème avec la force sereine des empreintes." Critique de Françoise Lison dans Le courrier de l’Escaut paru en octobre 1999. Extrait : "A force de se chercher de se trouver de se perdre de rouvrir le sentier des rencontres de déplorer les malentendus les impasses de célébrer les retrouvailles ils déboucheront dans la clarté sans fin" [Source : Le site des éditions…
Ce receuil apparaît comme une sorte de testament poétique. Un espoir l'emporte sur…