au commencement il y avait
un souffle de vent sur les tempes
et l’on comptait avec la marche
les secondes du cœur
au commencement il y avait
l’épeautre du sommeil et la fenêtre du jour
s’entrouvrant sur les cris d’oiseaux
la première écriture
au commencement de la route
il y avait la montagne
d’un côté et de l’autre
l’âme de la mer
au commencement il y avait
l’attente et le sommet
la visée et l’ivresse
et la nuit épaisse comme du granit
saignant au bord des gouffres
mais au commencement il y avait
déjà le soleil ému et les doigts
du printemps qui agrippent le ciel
à pleine rage il y avait
le murmure des pierres
et la première oreille singulière
la dissonance du temps qui roule
en comptant ses chemins
(David Jauzion-Graverolles)
« La poésie est comme la philosophie – ou devrait au moins faire comme elle,…