Il y a bien longtemps, sur une petite île perdue au cœur de l’océan, les animaux vivaient sans plumes ni écailles, sans poils ni fourrure.
Madame Bouba, qui possédait certains pouvoirs, décida de leur offrir de beaux vêtements.
Seuls manquèrent à l’appel Petit-Bernard et Grosse-Pince, deux crustacés insouciants qui chapardaient des noix de coco.
Inspiré d’une légende traditionnelle kanak (Nouvelle-Calédonie).
L’histoire de L’île aux deux crabes appartient à la tradition kanak et se transmettait originellement en iaaï (langue parlée à Ouvéa, comptant aujourd’hui un peu moins de quatre mille locuteurs). Au début de l’ouvrage, il est précisé que Françoise Ozanne-Rivierre, une linguiste spécialiste des langues et civilisations à tradition orale, l’a recueillie en Nouvelle-Calédonie à la fin des années 1980 de la bouche d’un certain Taï Waheo. Quelques décennies plus tard, Sylvain Alzial s’en empare et facilite son inscription, à travers les âges et au-delà des frontières, par le biais d’un conte amusant et plein de la sagesse de feu Madame Bouba.Un jour, en des temps immémoriaux, cette vénérable ancêtre…