les poètes… c’est bête !



À PROPOS DE L'AUTEUR
Camille BIVER
Auteur de les poètes… c’est bête !
Camille Biver naît à Arlon le 2 février 1917. Il fréquente l'école des Frères Maristes (entre 1930 et 1932) puis l'Athénée Royal.Son enfance se passe dans un foyer catholique pratiquant. La religion le marquera. Il restera croyant toute sa vie, même si, comme plus d'un, il ne sera pas toujours d'accord avec l'Église catholique et se posera des questions sur la foi.Dès l'âge de dix-sept ans, alors qu'il est l'élève de Maurice Grevisse à l'École des Cadets, à Namur (école d'enseignement secondaire préparant aux examens d'entrée à l'École Royale Militaire et, de façon générale, à la carrière des armes), il publie son premier recueil de poèmes. Le célèbre grammairien encourage son élève à persévérer. La parution du recueil a nécessité une autorisation spéciale du ministre de la Défense Nationale. Tels étaient les usages à l'époque. ( Il est vrai que, sauf à écrire leurs mémoires, les militaires belges ne se sont guère engagés dans la voie littéraire, Francis Walder excepté.) Sans doute la poésie, pratiquée par un futur militaire de carrière, paraissait-elle dangereuse, symbole de faiblesse peut-être?Camille Biver songe à s'inscrire à une Faculté de Médecine (dans le cadre de l'armée), mais une suppression momentanée d'élèves-médecins l'oblige à tenter le concours d'entrée à l'École Royale Militaire. Il réussit et entre, en novembre 1937, dans la 83e promotion de la section Infanterie-Cavalerie (aujourd'hui section Toutes Armes).Par arrêté royal du 11 décembre 1939, il est nommé sous-lieutenant à la date du 21 novembre 1939 et est désigné pour le 13e Régiment de Ligne. Peu après, à sa demande, il passe au Ier Régiment Cyclistes-frontière. (Il y avait en 1940 deux régiments Cyclistes-frontière, unités composées de volontaires, bien entraînées et solides.)Le 10 mai 1940, il est chef de peloton à la 6e Cie et, quelques jours plus tard, suite à une réorganisation des unités, il occupe le même poste à la 5e Cie. Parti de Jalhay, il défend par après le canal de Willebroeck et participe aux ultimes résistances de l'armée belge sur la Lys. Fait prisonnier le 28 mai, à la capitulation, il part pour les camps allemands. Il a un peu plus de vingt-trois ans.Pendant les cinq années de captivité et d'un camp à l'autre, il tente de délasser ses camarades. Il écrit des chansons, des sketches, puis des pièces de théâtre pour leur faire oublier leur misère et leur détresse, malgré l'exil, la faim et le froid. Par ailleurs, retenu par une sorte de pudeur, il n'écrira jamais rien sur cette période de sa vie. (On trouvera, ici et là, dans ses romans pour les adolescents, quelques allusions à la guerre, et le triste héros de Revolver et vermicelle est un ancien officier belge grièvement blessé à la guerre.)La tuberculose le terrasse à Prenzlau, au moment où l'avance des armées soviétiques pousse les Allemands à faire effectuer aux prisonniers des «marches de la mort».Délivré par les Russes, il est rapatrié par les Américains. À ce moment, il pèse encore trente-huit kilos. Au sanatorium de Tombeek où il arrive, les médecins, désespérant de le sauver, font entendre à ses parents qu'il mourrait plus heureux chez lui, après tant d'années de souffrances.Mais lui veut vivre et tenter de guérir. Sa robuste constitution va assurer sa «survie». Fin 1945, il part pour la Suisse où plusieurs opérations chirurgicales seront effectuées sur lui. Il endurera un pneumothorax pendant de nombreuses années, portera un drain dans un poumon et subira l'ablation de sept côtes. C'est cet homme-là qui montera sur les planches pour chanter!Camille Biver revient en Belgique en 1949, il a survécu à force de volonté. Actif néanmoins pendant son séjour forcé en Suisse, il collabore à des revues et journaux suisses (Bouquet), français (Esprit) et belges (La Nation belge, Le ligueur, La libre Belgique) etc.Il est mis à la retraite au grade de capitaine, à l'âge de trente-deux ans, car il est invalide de guerre à 100%. (Y a-t-il eu chez lui quelque rancoeur de cette décision, si l'on en juge les mots du héros de Revolver et vermicelle, dans une situation analogue à la sienne et déplorant sa mise à la retraite, alors que d'autres ont été maintenus en service?)L'État belge offre à Camille Biver une bourse pour qu'il puisse se réorienter. Il choisit le Conservatoire et y obtiendra le premier prix d'art dramatique. À cette époque, il commence à travailler pour la radio et fonde, à Arlon, une revue littéraire, Le Jeune faune, que différents problèmes conduisent à une rapide disparition. Quoi qu'il en soit, cette revue constitue l'amorce d'un renouveau littéraire dans la province de Luxembourg. La dryade de Georges Bouillon, active pendant trente-trois ans et qui commence à paraître en 1955, prend rapidement la relève.Quelques années plus tard, en 1953,Camille épouse la comédienne Georgette Noguet et s'installe à Bruxelles. Avec Louis Musin, l'éditeur-poète aujourd'hui disparu, il rebaptise Le coup de lune l'ancien Diable à quatre, petit théâtre qui eut son heure de gloire et vit se produire Brel et d'autres comme Adamo, Beaucarne, Paul Louka voire Stéphane Steeman.Pour la radio et pour différents journaux, il effectue des enquêtes sur des problèmes sociaux. À la télévision, il présente des reportages du même type ramenés de l'étranger et des longs métrages pour l'émission Les sentiers du monde, alors animée par Jean Thévenot.Il dirige enfin avec son épouse une école, Le laboratoire des variétés, subventionnée par le ministère de la Culture française et par la province de Brabant. Cette école forme des artistes. Il est possible d'y suivre des cours de diction, de théâtre, etc. Officiellement, ce «laboratoire» estun «mouvement socio-culturel qui utilise les techniques des arts de diffusion et qui forme, crée et diffuse dans ces différents domaines».Camille Biver décède lors d'un séjour au Maroc, à Mohammedia, le 9 août 1981.(Biographie rédigée d'après des informations de Mme Georgette Biver-Noguet et à l'aide du travail de Mlle Valérie Gabriel cf. bibliographie , que je remercie ici l'une et l'autre.) (Signé Georges Jacquemin).À consulter :
  • Valérie GABRIEL, À la découverte d'un écrivain arlonais, Camille Biver, et d'une de ses Oeuvres, Le roman d'Hellen Keller, Virton, I.E.S.P. de la Communauté Française, travail de fin d'études pour l'obtention du titre de régent littéraire, 1994, 115 p.

  • A. ANTOINE, Le courage d'exister... Camille Biver ou la vie intense et «naïve», La Dernière Heure, 24 août 1981.

  • A.V.L., Cet homme-orchestre avait découvert Jacques Brel : Camille Biver vient de mourir au Maroc, Le Soir 25 août 1981.

  • Général-major F. de RACHE, Historique des 1er et 2e Régiments cyclistes-frontière, 1934-1940, s.l., s.d.


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