Les apprenties

RÉSUMÉ

Les Apprenties est un conte moderne tout en rage et poésie mettant en scène deux fillettes partant à la découverte d’un monde à la fois merveilleux et hostile, contraintes d’apprendre et d’évoluer très rapidement. Le conte dépasse largement l’initiation pour mener à l’autonomie et à la sororité, devient ode à la capacité de transformation et d’autodétermination des jeunes filles.

En quittant leur maison et en entreprenant un voyage dans un pays dominé par des créature-outils, les deux fillettes vont entrer en guerre contre le productivisme et les normes qui leur sont imposées. Elles se transforment, trouvent refuge et conseil auprès de leurs aînées, prennent soin de leurs soeurs et de leurs mortes.

Elles découvrent ainsi leur propre pouvoir, celui de la solidarité aussi, et une autre relation à elles-mêmes, à la nature, à la mort. La colère monte spontanément, naturelle, inévitable. Elles ne vont pas seulement grandir mais devenir furieuses, prêtes à tout détruire.

Dans ce récit court et rythmé, la contemplation et le lyrisme trouvent naturellement leur place. Les figures étonnantes ou effrayantes qui apparaissent se laissent accepter d’emblée, grâce à une expression très singulière et juste, une radicalité infiniment subtile et poétique, tout en contraste et en fluidité. En ressortent, dès le départ et crescendo, ce qu’il y a de plus beau dans la nature humaine, dans la résistance, ce qu’il y a plus naturel dans la mort et la rébellion.

Zoé Jusseret a travaillé en collage et au monotype, comme pour son premier livre, le sublime et sombre Qui mange des couteaux. Des motifs au trait ou en masses sont obtenus par transfert, découpés, collés et ajoutés pour former des paysages. Chaque impression porte la trace précise d’un geste, gardant l’intensité et la texture des couches de peinture. Apparaissent ainsi des matières à la fois intenses et légères, ancrant l’histoire dans une réalité dramatique, mais où l’espoir est toujours permis à celles qui refusent de se laisser tuer.

Notre Critique

Les apprenties de Zoé Jusseret s’ouvre à l’italienne, sur une première page comme un souffle d’air : un paysage, un soleil rouge suspendu au-dessus d’une grande bâtisse, des pylônes électriques qui s’élancent, géants, silhouettes muettes d’un monde en tension. D’emblée, un collage doux, en relief. La texture du monotype donne...

À PROPOS DE L'AUTRICE
Zoé Jusseret

Autrice et illustratrice de Les apprenties

Zoé Jusseret a vu le jour en Lorraine belge en 1987. Elle dessine depuis son plus jeune âge. Après des cours à l’académie des Beaux-Arts de Marche-en-Famenne et à la fin de ses humanités, elle s’inscrit, un peu par hasard, à l’institut Saint-Luc à Bruxelles. Elle y découvre le monotype, technique qu’elle affectionne particulièrement. Son univers est à la fois sombre et délicat. Si ses histoires teintées d’angoisse échappent à la réalité stricte, elles évoquent assurément la difficulté à être au monde… Les premières traces visibles de son travail sont à découvrir sur le site Grandpapier.org ou dans des collectifs de micro-édition tels que Tomoko. Qui mange des couteaux est son premier livre. Lauréate d'une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Bourse découverte, 2013

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Klimt

Vienne, 1907. Le peintre Gustav Klimt rend visite aux époux Bloch-Bauer. Ferdinand demande alors à Gustav de réaliser le portrait de sa femme, Adèle ; requête entraînant un flashback. Six ans auparavant, alors que Klimt essuyait des critiques acerbes au sujet de son œuvre La Médecine , il a rencontré ce couple, admirateur de son génie et dont la femme l’a prié de lui ouvrir les portes de son atelier. Au même moment, l’artiste recevait en rêve l’inspiration pour son prochain tableau. C’est par ce prisme que l’on entre dans l’univers de l’artiste : son atelier, ses modèles, sa mère, sa compagne, Émilie, mais aussi ses rêves, ses angoisses, ses sources d’inspiration en somme. L’histoire narrée en bande dessinée par Cornette et Marc-Renier est une tranche de vie, prétexte à l’évocation du peintre, de son style, de son époque et de l’avant-gardisme dont il y faisait preuve. L’idée est en effet plus de mettre en avant ses particularités que de réaliser sa biographie. Le récit est assez simple et aurait peu d’intérêt sans l’aspect « inspiré de faits réels », mais n’en est pas moins cohérent et bien rythmé.Les dessins sont soigneusement détaillés. Le rendu est classique, avec un crayonné assez fort accentuant les sujets principaux. Les travaux de Klimt évoqués sont réinterprétés plutôt que cités et le résultat est réussi et efficace : le redesign des œuvres permet une intégration fluide dans les cases tout en invitant à les découvrir sous un angle neuf.Le récit principal est suivi d’un court cahier didactique sur Gustav Klimt. Il complète la bande dessinée en développant quelques sujets qu’elle évoque. On y voit notamment des reproductions des œuvres évoquées dans l’album. Ainsi, le lecteur a à portée de main de quoi satisfaire sa curiosité, titillée par l’histoire racontée en images et phylactères.La bande dessinée Klimt est une introduction sympathique à l’œuvre de l’artiste. Les connaisseurs n’apprendront probablement pas grand-chose, là où les néophytes apprécieront l’accessibilité du propos et les informations proposées en fin d’ouvrage. Les visuels soignés plairont aux amateurs de bande dessinée traditionnelle, alors que l’histoire…

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