Auteur et illustrateur de Le style Catherine (Intégrale)
Né en 1964 à Bruxelles. Baigné depuis sa plus tendre enfance dans un environnement artistique, son arrière grand-père était le peintre Jef Boùùaert (1881-1948), il se passionne très tôt pour diverses formes d’expression, des arts plastiques à la musique, en passant par le design mobilier et la création de vêtements. Dès ses premiers projets graphiques apparaissent les grands thèmes qui le taraudent encore aujourd’hui : les relations interpersonnelles, la chimie des comportements, l’intelligence émotionnelle.
En 1987, il commence à publier dans divers magazines et est primé lors de participations à des concours amateurs. Il suit des cours d’illustration et de bande dessinée à Saint-Luc et ensuite à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles, parallèlement à d’autres activités (designer, packager, professeur de dessin…).
Des illustrations et histoires courtes sont publiées à partir de 1989 dans le magazine Spirou, sous le pseudonyme de W.H. Duquesnoy. Un album Le train fantôme : une aventure d’Edmund Bell est publié en 1993. Thierry Bouüaert se fait surtout connaître avec un projet très personnel, Le style Catherine, une trilogie éditée par Bamboo dans sa nouvelle collection « Angle de vue » entre 2004 et 2007 : Urgent besoin d’ailleurs, Le plaisir égoïste du partage et Parfum d’absolu. Le style Catherine aborde l’inceste et le parcours difficile de la reconstruction d’une victime qui s’adresse directement au lecteur comme à un confident. L’intégrale est publiée en 2011 en noir et blanc, tel que l’auteur a pensé l’œuvre initialement. La garden party, adaptation libre de la célèbre nouvelle de Kathryn Mansfield sort chez Quadrants en 2011 en une version transposée à l’époque actuelle, sur fond de crise économique mondiale. Cynisme, arrogance, côtoient la fraicheur des émotions spontanées. La question sous-jacente est morale et éthique, et renvoie le lecteur vers ses propres convictions. Outre ses recherches en cours (illustration de Remonstrance au peuple de France de Ronsard, concerts jazz dessinés, impros), Thierry Bouüaert participe régulièrement à diverses expositions thématiques.
Lauréat d’une bourse de soutien à la création, 2007.
Située à Vielsalm, au coeur des Ardennes belges, La «S» Grand Atelier propose une série d'ateliers de création pour des artistes mentalement déficients et fonctionne comme un laboratoire.Depuis 2007, La «S» met l'accent sur une approche narrative de l'image et la rencontre entre le Frémok et La «S» a débouché sur un ouvrage collectif qui va donner son nom à l'ensemble du projet : «Match de catch à Vielsalml». Le projet se poursuit depuis avec une nouvelle série de récits créés en binôme. Paz Boïra a été accueillie en résidence entre 2009 et 2010. Nos terres sombres constitue le troisième round de ce match de catch.Certaines rencontres sans bruits. En choisissant de travailler avec Rémy Pierlot, Paz Boïra se rend rapidement compte qu'héritier d'une éducation irréprochable, il cache ses réflexions derrière des formules de bienséance et se protège en s'entourant de phrases toutes faites, adaptées à toutes les situations. Il s'avère nécessaire de trouver un terrain de dialogue autre que la parole. Rémy nourrit une fascination et une curiosité insatiable pour la nature, (qu'il a déjà dessinée avec Vincent Fortemps quelques temps auparavant dans Match de catch à Vielsalm), et montre à la dessinatrice les photos qu'il prend lors de ses promenades au bord des routes. La nature est une thématique chère à Paz Boïra, le sujet de son prochain livre, et ce terrain familier devient dès lors le lieu de rendez-vous des deux artistes. Les animaux, premiers habitants de ce territoire sauvage, commencent à peupler l'atelier silencieux et éloigné qu'ont choisi d'occuper Paz et Rémy pour travailler calmement. Face à face, leurs tables à dessin se remplissent de monotypes où apparaissent de grands ours, que Rémy dessine d'après photo. « Je trouve que dans sa façon de les dessiner il y a quelque chose de beaucoup plus proche de ce qu'est l'animalité (...) et ses animaux ont une présence bien plus vivante que quand je les fais moi ». Les échanges de dessins et le passage d'une main à l'autre permettent peu à peu à Paz Boïra de cerner ce dont elle va pouvoir se saisir pour armer leur récit. Elle perçoit, dans le charme que produit l'évocation des animaux chez Rémy, un lien très fort de ce dernier avec l'animalité et l'inconscient, une proximité qu'elle lutte pour retrouver dans son propre travail. Et c'est autour de cette perception instinctive qu'elle choisit d'articuler leurs travaux. Dans les sous-bois, où de splendidesoiseaux et mammifères se dressent entre de lumineuses clairières et les feuillages densifiés par le monotype, un homme et un ours arrivent à l'entrée d'un souterrain aux mille ramifications, une constellation de terriers. On devine que c'est…