Le statut d’artiste: clarification d’un débat qui dure

Qu’est ce qui constitue un.e artiste aujourd’hui (2017, 2018) en Belgique ? Quelle est sa reconnaissance légale, et à quoi ressemblent ses droits sociaux ? Ces questions font l’objet d’un débat constant, et sont une source d’angoisse dans le quotidien de nombreuses personnes. Retour sur la législation qui entoure ce statut si souvent flou.

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Ces derniers mois , les travailleur.se.s des arts et de la culture se sont mobilisés autour du « statut d’artiste », une notion mal définie, mal connue et souvent mal considérée. Ce qu’on appelle par abus de langage « statut d’artiste » n’est pas un statut à part, mais un aménagement des règles du statut de salarié, que l’on peut obtenir…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Lisa Cogniaux

Auteur de Le statut d’artiste: clarification d’un débat qui dure

Lisa Cogniaux a un diplôme en piano classique délivré par le Koninklijke Conservatorium van Brussel (2013) et un Master en arts du spectacle vivant de l’ULB (2015). Elle exerce en tant que metteuse en scène, autrice, dramaturge et assistante à la mise en scène depuis 2015. Elle cofonde l’asbl Les |ÇN|, visant à promouvoir le spectacle vivant sous toutes ses formes que ce soit par la médiation, des ateliers, des spectacles ou des performances. Elle y mène notamment le projet de médiation culturelle Regards Spectaculaires, qui organise des rencontres autour de certains spectacles. Elle est assistante à la mise en scène et à la dramaturgie sur plusieurs projets : King Kong Théorie, qu’elle co-adapte avec les actrices à partir de l’essai féministe de Virginie Despentes (2016), Des Illusions, de la compagnie 3637 et Baptiste Isaïa (2016), Do you wanna play with me ?, de Sylvie Landuyt, (2018), Birthday de Joe Penhall mis en scène par Julie-Anne Roth (2021-2022)... Elle est dramaturge et co-autrice des deux derniers spectacles destinés aux adolescents de la compagnie jeune public 3637 : c’est ta vie (2019) et Puissant.es (2023). Elle adapte et met en scène avec la violoncelliste Maïté Leuridan le conte musical Gerda, inspiré par La Reine des Neiges d'Andersen, en 2022. Elle met en scène et écrit deux spectacles : Fragments d’une (2021-2022) et Peut-on encore mourir d’amour (première programmé en 2025 au Théâtre de Namur). à part ça, elle fait de l'improvisation théâtrale, joue à Zelda, caresse son chat et relit Marguerite Yourcenar.  


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Écrire sans contraintes avec autant de photos ou de documents possibles, ne pas être assujettis à un nombre de caractères ou à un format, c’est possiblement une promesse de la presse numérique et des revues web. Comment ces revues ont-elles vu le jour ? Comment fonctionnent-elles ? Qui les font ? Y a-t-il un revers de la médaille, le web est-il vraiment un paradis ? Blogs, sites, agendas en ligne, sites d’artistes, l’information web est protéiforme. Alors comment se repérer sur la toile et trouver le chemin qui mène à l’information ? Puisque, paradoxalement, ce n’est pas parce qu’elle est en ligne, qu’elle est accessible.                                                                             * La filiation papier et web La corrélation directe entre le web et le papier permet de s’orienter plus facilement. Les journaux, généralistes comme Le Soir, La Libre Belgique, ou spécialisés tels que Mouvement, Inferno, développent un format web en lien avec la version papier. Dans ce cas, l’accès parait simple, bien que la subtilité des « tags » (étiquettes) et dénomina- tions complexifie la recherche (sous le mot « scène » se retrouvent des articles que l’on ne trouve pas sous le mot « danse » et vice versa). Là s’ouvre la boîte complexe de la terminologie. De plus, écrire pour le web ne garantit en rien que l’on est lu. Les moteurs de recherche fonctionnent de telle façon que plus un site est consulté plus il va appa- raître en tête de liste lorsque l’on fait une recherche. La boucle est bouclée qui rend parfois complexe l’accès à des initiatives plus inventives et spécifiques. En 2013, Agnès Izrine décide de faire une version web du magazine Danser. La fin de 30 ans de parution avait été si abrupte et difficile que, selon sa rédactrice en chef, « cela ne pouvait pas finir comme ça ». En créant « Dansercanalhistorique », elle pense alors développer un magazine web plus ou moins éphémère. 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