« C’est ici que le réel touche à l’invraisemblable et le rejoint pour en faire de la poésie ! »
Cette phrase liminaire, qui ouvre Le Roman des anguilles, recoupe vraisemblablement l’ensemble du projet littéraire que constitue cette trilogie oubliée, qui s’attache à décrire des créatures dont l’histoire, sous la plume du poète, étonne, dont la légende fait rêver (ou cauchemarder par endroits), dont les mœurs nous surprennent et dont l’interaction avec notre espèce induit le trouble, quand ce n’est pas le vertige.
Longtemps, le mystère des anguilles a hanté les savants. Aristote déjà, nul n’ayant à l’époque découvert d’œufs ni d’alevins d’anguilles, se demandait « avec angoisse », écrit Goffin, « où et comment elles pouvaient naître ».
Ce mystère prit, au Moyen Âge, une teinte religieuse. Les anguilles seraient-elles incréées ? Et l’énigme perdura jusqu’au XIXe siècle : comment ces créatures, qu’on pensait « insexuées », se multipliaient-elles ? Fallait-il envisager la génération spontanée ?
Le passager d’Amercœur, le lecteur fait bien vite sa connaissance, dans le souvenir de l’instance…
"Polders. Entre le ciel et l'eau, la lumière y est partout souveraine. Paysages…