Deux hommes sont couchés sur l’herbe, de l’autre côté du fleuve bleu. Le plus âgé des deux s’appelle Marceau Ivréa. Nous ne connaissons pas le nom de l’autre. En une journée, ils mangent des sushis, fument des joints, lisent, dorment, font dix-huit rêves qu’ils classent, décortiquent, commentent, alimentent. Comme des frères siamois, ils sont connectés et font les mêmes rêves au même moment. Peu importe la ville, peu importe le pays. Nous pourrions être à Mapuetos, cette ville qui n’existe pas dans un monde qui n’existe pas, point de référence de Marceau Ivréa. Nous pourrions être à Bruxelles, dans une chambre de l’Hôtel Siru, ex-Grand Hôtel Liégeois, à l’endroit même où Rimbaud aurait rejoint Verlaine. Dans Le rêve de l’échelle, Marceau Ivréa raconte dix-huit rêves. Rêves particulièrement marquants, étranges, éphémères, des rêves dignes du cinéma surréaliste. Pourquoi les raconte-t-il ? Pour créer des liens avec lui-même, seule façon d’avoir des liens avec son prochain.
Les chroniques de Mapuetos est une série littéraire censée avoir été écrite par Marceau Ivréa que Patrick Lowie dit avoir découvert et dont il aurait recomposé le travail disparate. Quarante épisodes sont annoncés.
Auteur de Les chroniques de Mapuetos (volume 5) : Le rêve de l’échelle
Pénétrer dans l’univers de Patrick Lowie, c’est faire l’épreuve d’une littérature élevée au rang du rêve et de la révolution intérieure. S’il ne recourt pas à la pratique pessoenne de l’hétéronymie, Patrick Lowie place l’expérience créatrice au carrefour du double, d’une inspiration transpersonnelle où se confondent le dicteur et le dicté, l’oracle et le scribe. Le rêve de l’échelle, cinquième volume des Chroniques de Mapuetos, poursuit le travail de retranscription-recomposition des textes du fameux Marceau Ivréa, écrivain mort dans une prison bruxelloise, dont l’œuvre gravite autour d’une ville qui n’existe pas, Mapuetos. À partir de ce labyrinthe borgésien, de ce creuset surréaliste, le récit déroule la rencontre de deux…
Dans ce nouvel opus, Armel Job nous emmène, pour la première fois sauf erreur de ma part, dans le tournant…
Au fil d’une saisissante fiction, Jean-Luc Outers nous embarque dans une remontée dans le…
Pas simple de s’appeler Violette avec un profil de baobab
Il y a des romans où la réponse à cette question se construit dans l’ombre des hommes effacés par la terrible gomme de l’Histoire, drame, tragédie, méditations. D’autres choisissent les voies plus aériennes du bonheur ou de ce qui tente de lui ressembler à force de répétitions et d’application. Les hommes sont si malhabiles dans le bonheur et si magnifiques dans la joie de sa reconstruction… Martine Gengoux publie, avec Pas simple de s’appeler Violette avec un profil de baobab , un premier roman au titre farfelu et à l’énergie soutenue. Sous ces apparentes fantaisies, l’auteur renoue avec cette sorte de musique que l’on prête eux chansons qui rassemblent une époque.Violette marche sur un pied, elle vient de perdre son travail dans la blanchisserie qui l’employait, vit avec un cochon d’Inde, collectionne des puzzles infernaux et semble être particulièrement peu outillée pour vivre de grandes passions.Mais un jour, sa sœur l’invite, pour lui présenter son nouveau fiancé (quelle idée !). À l’Hôtel de la plage que possède la famille de ce nouveau beau-frère, elle commence une vie où le tourbillon remplace la disparition névrotique qui allait être la sienne. Elle fait rebondir le monde, les rencontres accélèrent le roman, les personnages sonnent juste, la vie est une comédie dont nous ne connaissons pas la mise en scène alors que nous jouons.Le roman emporte ce temps qui passe dans des rites d’apaisement et l’espièglerie l’emporte sur la dilution des âmes. Dans un style souple, attentif aux fibrillations du temps, sensuel, l’auteur réussit ici une sorte de joyeux roman d’apprentissage dans le son des rocks des années soixante. Les personnages sont subtilement campés, leurs rencontres dépliées dans le récit avec le recul d’un humour narratif bienvenu et le charme opère. La chanson ne nous quitte pas…Les manigances de l’amour, ses tortueuses impasses, les pétards mouillés, les cœurs flambés, tout entre d’un coup dans la vie de Violette qui semble bien représenter une des figures de la femme de notre temps.Martin Gengoux écrit par ailleurs des articles, des nouvelles, anime des ateliers d’écriture et semble avoir trouvé sa voie dans ce roman aux échos mélancoliques qu’elle ne confond pas avec cette molle tendresse des romans sans poison. Daniel…