Le conservateur des ombres


RÉSUMÉ

Une butte hérissée d’un clocher, un réseau de venelles étroites et pentues, un parc, de vieilles maisons patriciennes dominant un paysage de faubourgs, d’usines, de campagnes et de bois : l’aventure commence quand Gotthilf Klippinger ferme les yeux. Heinrich, devenu maître de la scierie à la mort de son père, s’élance au galop sur la route d’Auenthal : il y fera connaissance avec les ténèbres.

Franz promène sa claudication dans tous les quartiers de la ville. Quatre amis se réunissent pour jouer aux cartes, à l’heure où Lohbauer construit patiemment les automates qu’il exposera dans sa vitrine de la rue des Arts et où Theodor dépense ses derniers sous dans les tavernes, avant de se mettre en quête d’un emploi.

Le docteur Wenzel, sentant monter l’intolérance, voudrait léguer sa liberté à ses concitoyens. Dans une maison, Katharina croque une pomme et pleure la disparition de son chien. Gertrud se prend d’amour pour une mélodie, tandis que son père s’enfonce dans la folie.

Theodor scrute le sol et les murs, et consacre bientôt sa vie à une seule idée. Le bibliothécaire mène l’enquête depuis son comptoir.

Dorothea berce son enfant. Maria récure un plancher. Ernst se fraye un chemin parmi la foule. La lumière troue la tabatière d’un grenier.

Un bâtiment reçoit des visiteurs du soir…

Flachsenfingen en Allemagne, de 1931 à 1945. L’Histoire prend de la vitesse. Des conférenciers de tous acabits réorganisent le monde dans les arrière-salles des brasseries. Des pelotons de chemises brunes font sonner leurs pas sur le pavé des rues. On fait la file devant les boulangeries. L’Histoire tourne autour des hommes comme le jour autour de la terre. Au terme du livre, elle aura rejoint sa métaphore.

Un roman d’une force rare, aux épisodes surprenants.


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À PROPOS DE L'AUTEUR
Thierry Haumont
Auteur de Le conservateur des ombres
Dans les prières d'insérer qui accompagnent les livres de Thierry Haumont, le regard du lecteur se porte immédiatement vers les parenthèses : celles qui contiennent le lieu des origines : la Wallonie. Derrière le mot, il y a toute une réalité qui s'est construite au fil des années dans l'esprit de notre écrivain et qui détermine tant ses engagements que sa pensée, essentiellement indépendantistes. Pour plus de précisions, signalons qu'il est né à Auvelais en 1949. Depuis, il n'a presque pas quitté sa région et vit depuis plusieurs années à Ham-sur-Heure.On ne naît pas qu'une fois : dans les années ultérieures, une double naissance permet de mieux cerner le personnage public nommé Haumont : politique d'abord, littéraire ensuite. En effet, les grandes grèves de l'hiver 60 éveillent en lui une première conscience wallonne, alors qu'étudiant, il fréquente les syndicalistes et les ouvriers, ainsi qu'il l'explique lui-même : J'ai écrit un jour que la Belgique n'avait pas existé dans mon enfance; c'était un sentiment partagé autour de moi... Si on en parlait, au mieux, c'était pour s'en moquer S calembours d'écoliers sur la famille royale, travestissements de la Brabançonne... J'habitais Auvelais, mes parents m'avaient mis au collège à Namur. L'année où j'y suis entré, la grève de 60 a éclaté. Les trains ne circulaient plus. On a proposé aux externes, dont j'étais, de venir loger à l'internat pour pouvoir suivre les cours! Ça, jamais! Alors, je faisais de l'auto-stop avec un aîné. Il y avait peu de voitures sur les routes : des médecins, par exemple; puis des délégués syndicaux allant à l'usine pour soutenir les grévistes. On avançait de quelques kilomètres à la fois; mais quelles rencontres! Ces deux élèves d'un collège catholique, les délégués syndicaux les prenaient avec une générosité amusée. Et nous fraternisions. Il s'est révélé alors à moi ceci : ces hommes-là, eux, appartenaient à un vrai peuple. Au contraire de mes professeurs qui n'étaient de nulle part, ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient de partout. J'ai su que mon pays existait et qu'il s'appelait Wallonie.Cette chaleur de la solidarité ouvrière, il la retrouve plus tard, exprimée dans le film Hiver 60 de Thierry Michel. Peu après, une autre découverte se prépare : celle de l'écriture. En 1961, après avoir exploré, comme le petit Sartre dans Les mots, la bibliothèque de ses grands-parents, il écrit son premier poème. Écrire devient aussi vital que se nourrir. En 1967, il publie une plaquette de poèmes et crée un lever de rideau, Le roi Hugon, joué par une troupe d'amateurs d'Auvelais.Un autre rendez-vous avec l'histoire attend Thierry Haumont : en 1967-1968, il s'inscrit comme étudiant en philologie romane à l'Université Catholique de Leuven. Il assiste au déferlement de la haine flamingante, le Walen Buiten, qui l'éloignera de la philologie romane pour le ramener plus directement encore aux livres. L'année suivante, il commence des études de bibliothécaire à Bruxelles et, à partir de 1970, il s'engage politiquement et milite activement dans les mouvements wallons.Un mot discret sur la vie privée de Thierry Haumont : en 1972, il se marie avec Ingrid, dont la mère est d'origine suédoise. Il découvre la Suède la même année; on en retrouvera des traces dans son premier roman, Les petits prophètes du Nord, qui nous entraîne dans de grandes plaines enneigées à la suite de Hrafnkel, le personnage qui me ressemble le plus. Thierry et son épouse auront deux filles : Pierrette et Pauline.Depuis 1974, Thierry Haumont travaille à la bibliothèque communale de Charleroi, après avoir été vendeur dans une librairie anglaise. Ses orientations se précisent : en 1983, il signe le Manifeste pour la culture wallonne. En 1985, c'est la reconnaissance littéraire : il reçoit le prix Rossel pour Le conservateur des ombres, ce qui lui permet de publier une retentissante «Carte blanche» dans Le Soir où il dénonce le repli belge, signe de l'abandon d'une région par l'état central. Dans le même mouvement, il devient, en 1987, membre du comité directeur de la revue Toudi, publiée par le Centre d'Études wallonnes, où il signe l'éditorial du premier numéro et dont le titre est tout un programme : Être supérieur au présent. Signalons pour être complet qu'en 1986, le Théâtre de l'Ancre de Charleroi crée Charles rock, une pièce fondée sur des témoignages qui relatent le vécu de jeunes saisis du mal de vivre dans une ville post-industrielle.Actuellement, Thierry Haumont est toujours bibliothécaire à Charleroi et continue à écrire, inlassablement.

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