Le cercle des oiseleurs

RÉSUMÉ

Le narrateur, Léo Vogel, jeune rédacteur au sein d’une institution internationale, se voit confronté à la dérive puis à la disparition de son chef de service, un certain Charlie Mutzinger. La disparition de Mutzinger n’est pas sans lien avec une société secrète dénommée Cercle des oiseleurs. Quelles sont les activités de cette confrérie étrange ? Qu’est ce qui en relie les membres ou sectateurs, tous aussi attachants que particuliers, résolument en marge du monde ? A mesure que le narrateur déchoit et dégringole dans l’institution qui l’emploie, passant d’un service à l’autre –pour terminer au chevet d’une machine diabolique au sous-sol du département Archives…–il se fait aspirer, comme par un vortex, par ce mystérieux Cercle des oiseleurs, et se trouve être autant l’objet d’une enquête que le sujet d’une initiation voilée. Dans ce parcours saccadé, semé de surprises, le lecteur est peu à peu introduit à ce lieu insaisissable qui semble au cœur de la préoccupation des oiseleurs : là où porte l’attention vraie aux oiseaux, dans la tache aveugle de nos sociétés contemporaines.

COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS
À PROPOS DE L'AUTEUR
François Emmanuel

Auteur de Le cercle des oiseleurs

Le 3 septembre 1952 naît à Fleurus François Emmanuel Tirtiaux, qui en littérature ne gardera que ses prénoms, laissant à son frère Bernard et à ses romans rutilants comme des vitraux le nom de famille. La famille compte un autre écrivain, l'oncle, Henry Bauchau, son confrère à l'Académie. Il a toujours écrit, confie-t-il, mais ses premières vocations manifestes sont la médecine et le théâtre. Il se perfectionne dans la première discipline jusqu'à la spécialisation en psychiatrie, terminée en 1983. La passion du théâtre va jusqu'à interrompre cet apprentissage, puisqu'en 1981, il passe un an à Wroclaw, au théâtre laboratoire de Grotowski : c'est là que le premier livre commence à s'élaborer. La Nuit d'obsidienne s'appelle d'abord «Périple». Ce texte est donc antérieur aux premiers qu'il publiera, les poèmes de Femmes prodiges et le roman Retour à Satyah, paru en 1989. La Nuit d'obsidienne lui vaudra le prix triennal de la ville de Tournai en 1992, année où paraissent aussi ses nouvelles de Grain de peau, esquisse de ces «romans d'été» où l'auteur, comme le lui dit Yves Namur en l'accueillant à l'Académie, «se donne à être plus léger avec lui-même». Car pour quelques livres, cette différenciation été-hiver se vérifie. Ainsi se distinguent Le Tueur mélancolique, où un exécuteur des hautes œuvres se donne pour un «doux définitif» de La Partie d'échecs indiens, où un policier démissionnaire recherche un ancien partenaire de jeu jusqu'aux rives de l'océan Indien, ou de La Leçon de chant, où l'on sent en filigrane la démarche du psychiatre, métier que l'auteur exerce toujours en dirigeant le Club Antonin Artaud, centre alternatif fondé où la cure est fondée sur les activités artistiques. Le prix Rossel couronne en 1998 La Passion Savinsen, où deux amours interdites se tressent en une tragédie inscrite dans la seconde guerre mondiale. La même époque imprègne ce «récit bref, étrange, provocateur et rédoutable» qu'est, comme le dit Yves Namur, La Question humaine, où les menées de la grande entreprise capitaliste sont présentées comme parentes des méthodes concentrationnaires. Après La Chambre voisine, Le Sentiment du fleuve : cette fois, Yves Namur propose une autre différenciation. Le premier livre serait à classer «du côté de la mère», parce que le thème de la maison s'y impose; le second, «du côté du père» parce que thème de la transmission le domine. Cette «littérature du dévoilement, du clair-obscur» (Namur) rapproche évidemment l'auteur de la poésie, qu'il pratique par ailleurs, lui qui tient les poèmes «pour les seuls textes en suspension dans le vide».
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

François EMMANUEL, Le cercle des oiseleurs, Impressions nouvelles, 2022, 304 p., 20 €, ISBN : 978-2-39070-010-4Un titre énigmatique, assorti d’une couverture attrayante : il ne nous en faut parfois pas davantage pour prendre en mains un roman et le feuilleter, mus par l’envie d’en savoir plus. La patience est cependant ici de mise, comme elle s’impose au personnage principal dont nous emboitons le pas. Léo Vogels (!) est employé dans une société dont l’activité, aux contours incertains, repose sur des procédures strictes et nécessite des réunions régulières où il est bon de parsemer régulièrement les propos que l’on tient de termes empruntés au marketing moderne. Dans cet univers où les rapports de force tout à la fois brutaux et feutrés…


Karoo

Dans sa nouvelle fiction sortie en début d’année aux Impressions Nouvelles, François Emmanuel nous partage le récit de la lente envolée de Léo Vogel, affecté par la disparition de son collègue Charlie Mutzinger, que la raison semble avoir abandonné. Partageant sans cesse ses impressions du ciel, « Mutzi » laisse dans son sillage une énigme persistante pour Léo : que disent les oiseaux ? Et que fait-on, dans ce Cercle des oiseleurs ?

Dans sa nouvelle fiction sortie en début d’année aux Impressions Nouvelles, François Emmanuel nous partage le récit de la lente envolée de Léo Vogel, affecté par la…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:oiseau - "Le cercle des oiseleurs"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Un soir en cuisine

Dans la restauration, les mots sont plus essentiels que ce qu’il pourrait sembler…

Pour tout l'or du monde

David vit avec ses parents au fond des bois, dans un chalet près d'un lac. Un jour, il trouve dans la maison des outils de bûcheron ayant appartenu à son grand-père et se lance dans l'activité, espérant impressionner son père, homme sévère qu'il craint particulièrement. Lors de ses sorties, il va rencontrer un chien-loup, que beaucoup d'humains n'apprécieront pas… Jean-Marie Defossez a une âme de poète, et, dans ce roman, la nature et les éléments prennent autant d'importance que les personnages, en des expressions qui bercent la lecture : « une après-midi où dansaient ensemble le vent et la pluie » (p. 16), « Le temps passa, doucement, comme l'oiseau bâtit son nid, branche par branche, jour après jour » (p. 81). Sur ce fond de douceur (notre apprenti bûcheron s'excuse auprès des arbres), se déploie une histoire relativement classique, celle d'un petit garçon hyper-sensible, qui trouve réconfort dans ses rêveries et auprès des animaux, en réaction à un monde adulte masculin qui le rebute. Le narrateur est centré sur les émotions, que ce soient celles de David ou de Miloup. Une nécessaire réconciliation entre tous s'opèrera, le père se rapprochant du fils, ainsi que de la mère. C'est plein de bons sentiments,…

Un jour comme un oiseau

Par l’intermédiaire d’un ami, Marc Pirlet rencontre pour la première fois en avril 2013…