Un conducteur coincé dans un embouteillage, un jour de tempête à Bruxelles, est arrêté devant une maison de style éclectique. Étrange maison pour une étrange famille, les Dutilleul. Il y a Emma, la grand-mère qui aime choquer ; Simone et Philippe, les parents professeurs aspirés par la tornade qu’est leur vie familiale ; ainsi que les quatre enfants autour desquels se noue l’intrigue. À mesure que le récit progresse, des relations défendues se tissent entre les protagonistes et s’installe une atmosphère pesante où folie, suicide et « bonheur dans le crime » se côtoient.
Autrice de Le Bonheur dans le crime
« Dieu et le romancier ont des oreilles partout. » Voilà qui est clair. On n’aura pas à titiller Jacqueline Harpman sur une prétendue objectivité de l’écrivain chère à certains modernistes de la littérature. Sa position a elle est limpide, elle est divine : j’entends tout, je vois tout. Position ancienne, position réaffirmée. Position nécessaire pour que son roman ait lieu comme au temps de Barbey d’Aurevilly, à qui elle a emprunté le titre de son livre. Si elle utilise une technique littéraire ancestrale (un jour d’intempéries, pour éviter l’ennui, quelqu’un raconte une histoire), l’écrivaine est bien de son époque, celle de la psychanalyse dont elle a fait son métier. Chaque jour elle est donc confrontée à des narrateurs…