Le 12 septembre

À PROPOS DES AUTEURS
Jean-Pierre Verheggen

Auteur de Le 12 septembre

 Jean-Pierre Verheggen n'accorde que peu d'importance à une biographie académique. Il ne révèle d'ailleurs que l'essentiel, c'est-à-dire ce qui influe directement sur son oeuvre. Comme il se plaît à le souligner, au-delà de cette limite, tout portraicket de lui n'est plus valable.Sa naissance, le 6 juin 1942, à Gembloux, l'inscrit déjà dans la mouvance linguistique. Son père est originaire d'Orléans, sa mère est wallonne. Français et wallon se côtoient et se mêlent dans son oeuvre comme dans sa vie. En effet, si Verheggen vit à Mazy, dans le Namurois, il n'en manie pas moins la belle langue française, mieux même, il l'enseigna à l'Athénée royal de Gembloux. Il fréquenta l'ULB, ce lieu où il n'est pas bon de se prendre pour un écrivain, et, plus précisément, la section de philologie romane. Quelques années plus tard, son mariage avec l'Italienne Gisèle Fusani l'immergera un peu plus encore dans les langues, langues multiples et plurielles d'où naîtra sa langue.Il est malaisé de dénouer le fil des influences qui ont joué sur l'oeuvre de Verheggen. Il se recommande en effet de tous - de tout même! - et de personne. Notons qu'il eut pour professeur de littérature Raoul Vaneigem et qu'André et Cécile Miguel, ses voisins, le guidèrent, sans l'orienter. Rappelons aussi que le Namurois est la patrie de Michaux et de Rops. Pour le reste, demandez à Verheggen quelles sont ses sources d'inspiration. Il vous répondra volontiers, et le plus sérieusement du monde : Badoit, Volvic, Spa Monopole, Chaudfontaine...De plus, pour lui, être écrivain ne veut pas dire limiter sa curiosité au seul domaine littéraire. Toutes les formes d'expression retiennent son attention : la peinture, par exemple, mais aussi les moyens audio-visuels. La langue, en effet, est multiple.L'épisode biographique maoïste résonne dans Le degré Zorro de l'écriture, Divan le terrible, et Vie et mort pornographique de Madame Mao. Le vécu a imprégné ces textes d'un leitmotiv : lézarder les images figées et sacralisées des Pères du monde. Mao rejoint ainsi Nietzsche, Platini, Tintin, Sade, Buck Danny, Lénine et tout autre prétendant au piédestal. L'auteur y compris.À chaque instant, derrière chaque mot, se retrouve donc la biographie rejouée de l'auteur. La vie et la langue s'imbriquent indissociablement. Miséréré, qui clôture Stabat Mater, voit Verheggen nous livrer ses impressions post-opératoires.Le bistouri du chirurgien qui le taillade lacère son texte. Pour l'auteur, c'est très clair : plus rien ne distingue son oeuvre de sa vie. Pénétrer l'une, c'est s'immiscer au coeur même de l'autre.Le voyeurisme est pourtant ardu. La démesure peut occulter la pudeur d'un homme qui se livre avec une sophistication non fardée comme dans cette Lettre d'amour à Gisella Fusani au coeur du Ridiculum vitae.
Johan De Moor

Illustrateur de Le 12 septembre

Johan De Moor est né à Wilrijk (Belgique), le 17 octobre 1953. Fils de Bob De Moor, auteur-dessinateur («Barelli», «Cori le Moussaillon») et proche collaborateur d'Hergé, il a hérité des prodigieux talents de son père. Il les développera en suivant les cours d'Arts Graphiques de l'Institut St-Luc et de La Cambre à Bruxelles. C'est comme dessinateur de presse qu'il débute. Ses caricatures politiques lui vaudront plusieurs prix nationaux et internationaux prestigieux. Dès le début des années '80, il rejoint son père au Studio Hergé. De 1981 à 1986, il y reprend les personnages de "Quick et Flupke" créés par l'auteur de "Tintin" et il en fait les héros d'une série de dessins animés télévisés. Pour ces deux gamins turbulents, il invente en outre de nouveaux gags bédessinés qui donneront lieu à un album, «Haute Tension» (Casterman). En 1988, sa rencontre avec le scénariste Stephen Desberg permet à Johan De Moor de prouver qu'il est plus qu'un habile faiseur «à la manière de...». Rompant avec la ligne claire, il s'impose comme l'un des créateurs les plus originaux de sa génération avec les aventures fantastiques de «Gaspard de la Nuit» éditées par Casterman. En 1992, toujours associé à Stephen Desberg pour les scénarios, Johan De Moor entreprend une nouvelle série et évolue graphiquement vers un style à la fois réaliste et caricatural semblable à nul autre. Naît alors «La Vache», dont le personnage central est un curieux bovin agent secret désigné sous le nom de code Pi 3,1416. D'abord prépubliées dans le fameux mensuel de BD "A Suivre...", les enquêtes follement surréalistes de cette «Vache» seront ensuite éditées en albums (Casterman). La même année, le décès inopiné de son père Bob De Moor, l'amène à terminer l'épisode resté inachevé des péripéties de «Cori le Moussaillon : Dali Captain» (Casterman). En 2000, ayant décidé de donner un nouvel élan aux investigations de «La Vache», Johan De Moor et Stephen Desberg y ajoutent un complément de folie en y introduisant un nouveau personnage, humain celui-là, qui tentera de percer le mystère de ce bovidé et de ses congénères. Ce sera le point départ d'une nouvelle série intitulée «Lait Entier» qui paraît dans la collection «Troisième Degré Lombard». Johan De Moor est volontiers considéré comme une sorte de «Monthy Python» de la BD. En juin 2002, il est couronné d'un triple prix : le prix de la Communauté Flamande de Bruxelles, le prix des Artistes flamands de BD, le diplôme de la plume d'or, remis par l'asbl 9ème Art. En 2004, paraît une nouvelle série "Le dernier Livre de la Jungle" dans la collection Polyptyque. Ses deux complices dans cette aventure sont Stephen Desberg et Henri Reculé. En 2005, Johan et son ami, Jean-Pierre Verheggen réalisent un album-clin d'oeil "Petits Délires" intitulé "Le 12 septembre" : sorte de bilan de santé de notre monde. Texte : Le Lombard

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