Les essais ici assemblés courent sur une période d’une quinzaine d’années à partir du début des années 1960. Ils ébauchent un panorama qu’on qualifiera de progressif, durant lequel l’historien d’art en chambre passe de la gravure au dessin hollandais, tout en se frottant à l’université – où il a fondé la section d’art moderne et contemporain -, à la gestion de l’un des plus grands musées européens et à l’impossible compatibilité qui lie la recherche de l’originalité artistique à tout prix à la norme académique vouée à la conservation d’une tradition voulue immuable. Le portrait se fait multiple à l’instar de celui de l’auteur. (Extrait de la préface)
Première édition
Éditeur :
Date : 1974
Format : Livre
Auteur de L'Art majeur
Fernando Pessoa a placé ses créations littéraires sous le signe des hétéronymes, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos… Philippe Roberts-Jones a donné vie à une entité duelle, Philippe Roberts-Jones lorsque l’instance d’énonciation est celle de l’historien de l’art, du critique d’art, du conservateur en chef des Musées Royaux des Beaux-Arts, du professeur d’histoire de l’art à l’Université libre de Bruxelles et Philippe Jones lorsqu’il publie des recueils de poèmes et de nouvelles. Publiés par l’Académie royale de langue et de littérature françaises à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Philippe Jones (1924-2016), les deux volumes — La forme et le sens et autres récits, L’art majeur.…
"Une critique de la critique. Une image cachant l'autre. Une histoire qui traverse…
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…