La vie passionnée de Katherine Mansfield

PRIX
  •   Prix Charles Plisnier, 1978
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marianne Pierson-Piérard

Auteur de La vie passionnée de Katherine Mansfield

En dépit de sa simplicité apparente, de son évidente discrétion, l'œuvre de Marianne Pierson-Piérard ne manque ni de gravité ni de profondeur. Sans doute son univers romanesque gravite-t-il incessamment autour d'elle-même; sans doute est-elle présente dans la plupart de ses livres. Mais la richesse de son monde intérieur suffit pour assurer à son oeuvre sa diversité et son intérêt. 1907 : Naissance à Frameries, le 9 juin, de Marianne, Louise, Mélisande Piérard. Elle est la fille de Louis Piérard, né à Frameries en 1886, mort à Paris en 1951, homme politique, journaliste, écrivain, député socialiste de Mons à partir de 1919. Marianne vouera toujours à ce père hors du commun un amour mêlé d'une grande admiration.1907-1914 : Petite enfance à Mons, boulevard Dolez, puis à Bruxelles, successivement rue du Tyrol (1911) et avenue Victor Rousseau (1914).1914 : Lors de l'invasion de la Belgique, Marianne émigre aux Pays-Bas, en compagnie de ses parents et de sa soeur, née en 1911.1916 : Naissance, à La Haye, d'une seconde soeur.1918 : Sans attendre la fin de la guerre, la mère de Marianne décide de rejoindre son mari, correspondant de guerre pour plusieurs journaux, qui se trouvait alors à Ville d'Avray (Seine-et-Oise). La fillette suit les cours du lycée de Saint-Cloud. Retour à Bruxelles en décembre. Marianne s'inscrit au lycée de Saint-Gilles pour y poursuivre ses études (humanités classiques).1918-1926 : Marianne accompagne son père dans ses nombreux voyages : Paris, Londres, Prague, l'Algérie, les États-Unis.1926 : La jeune fille s'inscrit à la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université libre de Bruxelles, mais elle abandonne ses études avant d'aborder la première licence.1931 : Le 7 octobre, elle épouse Marc-Antoine Pierson, né à Wetteren le 26 mars 1908. Deux enfants naîtront de cette union : Marie-Claire, le 19 septembre 1932, Paul-Louis, le 27 janvier 1936. Après avoir mené une brillante carrière politique (il fut Ministre d'État), Marc-Antoine Pierson s'éteindra à Bruxelles le 5 septembre 1988, sept ans après son épouse.1936 : En collaboration avec son mari, Marianne Pierson-Piérard publie Nous ou Le député Piret dans ses terres.1938 : Elle signe son premier roman, Milie, qui lui vaut le Prix du Brabant. Sa vie, désormais, se partage entre l'écriture, l'éducation de ses enfants et les mondanités qui lui impose la carrière de son mari.1956 : Marianne Pierson-Piérard accomplit, en septembre et en octobre, un long périple en Chine; ce voyage lui fournira la matière de plusieurs livres. Son œuvre littéraire se poursuit, entrecoupée de nombreux déplacements à l'étranger. Elle obtient successivement le Prix Marguerite Van de Wiele pour Dora (1951), le Prix de la Société des Gens de lettres et le Prix Maurice Malherbe pour Entre hier et demain (1967), le Prix Félix Denayer pour Les cloches d'Ostende (1970), le Prix Charles Plisnier pour son essai sur La vie passionnée de Katherine Mansfield (1979), enfin le Prix Katherine Mansfield pour sa nouvelle La nuit de Verdun (1981), extraite de son recueil D'enfance et d'ailleurs (1978)1981 : Au cours d'un cocktail organisé en octobre par le «Groupe du Roman», Marianne Pierson est victime d'une congestion cérébrale; elle meurt le 28 octobre sans avoir repris connaissance.

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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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