La Contrepartie



À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel FANO
Auteur de La Contrepartie
Suis-je plutôt un poète ou un prosateur ? A cause de leur brièveté et de leur dispositif "en drapeau", des textes comme ceux réunis dans La Nostalgie du classique passent immédiatement pour des poèmes. Bien que Le Privilège du fou et Sur les ruines de l'Europe soient des variantes mineures d'œuvres poétiques avérées telles que Paysages humains de Nazim Hikmet, Cantos de Pound ou Mobile de Butor, là, c'est d'abord la prose qui est visible. Parfois, je pense que je fais de la "poésie dans la prose", de la poésie documentaire ou narrative, mais ce n'est pas sûr du tout. Mes ouvrages développent des polyphonies, des paroles multiples, contradictoires, clichées, collectées dans les médias, principalement la presse papier et les journaux ou docudrames télévisés, toujours en prise directe avec le "cauchemar de l'Histoire", les impostures triomphantes de la société spectaculaire-marchande, la bêtise criminelle et autres formes de barbarie qui distinguent l'Humanité des espèces animales. Les thèmes de l'entropie et de l'ensauvagement traversent tout, sur le mode de l'ironie ou de l'humour (blême ou noir) selon que je suis d'attaque ou résigné. En tout cas, la pratique du collage, du montage, de la réécriture, du détournement ont pour but de marquer le refus de l'illusion, de l'homogénéité factice, d'une littérature du divertissement mondain. Chez moi, la "belle phrase" est forcément accidentelle et le plus souvent frappée de dérision car, en aucun cas, il ne s'agit de séduire. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Juan Rulfo, Pedro Paramo Rodrigo Fresan, Mantra


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Le Carnet et les Instants

« Lester Godard n’était ni un dandy de droite, ni un esthète virtuose de gauche, ni un idiot utile ni un révolutionnaire clandestin, pas davantage un moraliste funèbre ou un Robinson mélancolique, c’était un franc-tireur, un non-aligné absolu. » Godard est surtout un écrivain à succès, ayant connu une inexpliquée (mais explicable) mise au placard éditoriale de dix-sept ans et partageant un appartement avec sa vieille chatte, Mademoiselle Chanel. Revenu sur le devant de la scène grâce à ses publications provoc’ (telles que Chronique de la béatification d’Adolf Hitler), ce lecteur assidu de la chronique « Disparitions » du Monde et amateur de vinyles porte un regard désabusé sur ses contemporains (souvent source de perles philosophiques et langagières…


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…