Jeanne Guyon

À PROPOS DE L'AUTRICE
Françoise Mallet-Joris

Autrice de Jeanne Guyon

Dès son premier roman, «Le rempart des béguines» (1951), publié alors qu’elle n’a que 21 ans, Françoise Mallet-Joris s’impose dans le milieu littéraire. Deux axes semblent traverser ses textes : l’investigation psychologique et la prise en compte des questions de société. Ses romans et ses nouvelles poussent loin l’analyse psychologique des personnages, plus spécialement des personnages féminins. Tout au long de son œuvre, Mallet-Joris a ainsi créé une galerie de portraits de femmes aux destins variés, dont elle rend sensibles les motivations, les désirs, mais aussi les contraintes auxquelles elles sont chacune confrontées. Ce souci de comprendre l’autre la conduit à se pencher sur des personnalités de femmes dont elle retrace la biographie («Marie Mancini»). L’écrivaine n’hésite pas à explorer d’autres époques. Ainsi son roman «Les personnages» se situe à la cour de Louis XIII. Si les décors et le contexte sont précisément décrits, il ne s’agit cependant pas d’un roman historique ; l’analyse des personnages prédomine. «Trois âges de la nuit» revient sur la figure de la sorcière, accusation commode pour organiser la répression des femmes ; Mallet-Joris évoque la personnalité de trois de ces «sorcières». La rencontre de personnages venus de tous les milieux fait que plusieurs de ses romans apparaissent également comme des fresques sociales – on parle à son propos de ‘fresque balzacienne’. D’autres romans, comme «Sept démons dans la ville» (1999), se font directement l’écho de malaises sociaux. La technique littéraire de Mallet-Joris est sans faille : trame narrative claire, même si les destins de protagonistes se croisent et s’entrecroisent, personnages bien campés, langue dépouillée au service d’un style réaliste. Françoise Mallet-Joris a également composé des chansons pour Marie-Paule Belle.

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Jean-Philippe TOUSSAINT , L’instant précis où Monet entre dans l’atelier , Minuit, 2022, 32 p., 6,50 € / ePub : 4,99 € , ISBN : 9782707347831Il faut remercier Ange Leccia. En effet, l’artiste, qui présente son œuvre ( D)’Après Monet au musée de l’Orangerie du 2 mars au 5 septembre de cette année, a donné envie à Jean-Philippe Toussaint d’écrire sur Monet. Et c’est un délice de livre minute, dans un format que l’auteur pratique régulièrement depuis La mélancolie de Zidane , une fulgurance. L’instant précis où Monet entre dans l’atelier s’ouvre sur la phrase du peintre : «  Je suis si pris par mon satané travail qu’aussitôt levé, je file dans mon grand atelier  ». Une phrase simple en apparence, et qui a déclenché la rêverie puis le travail de Toussaint. L’auteur de La télévision , dont le narrateur ne parvenait pas à avancer dans son essai sur Titien, nous invite à tourner autour de cette image, de pénétrer dans l’atelier du Maître, plus précisément à «  saisir Monet là, à cet instant précis où il pousse la porte de l’atelier  ». Nous sommes en 1916. Monet travaille aux grands panneaux des Nymphéas . Non loin de Giverny, la guerre fait rage, et Monet se réfugie dans son atelier. Le texte se compose de neuf longs paragraphes qui s’entament de la même manière, l’ouverture de la porte. Chaque période explore une des frontières que l’artiste est en train de traverser à cette heure matinale. Monet oscille. Il est «  entre la vie, qu’il laisse derrière lui, et l’art, qu’il va rejoindre  ». Entre l’ombre de la nuit et la lumière du jour. Entre deux âges. Entre la vie et la mort. Il travaille «  dans l’incertitude  », n’ayant aucune idée du destin des Nymphéas , dont il ne sait pas bien quoi faire, ni comment les agencer, qu’il travaille à ne pas finir. Car finir, c’est mourir. «  Jamais, de son vivant, il ne laissera les grands panneaux quitter l’atelier pour rejoindre l’Orangerie  ».C’est cette oscillation, cette incertitude, que Toussaint place au cœur de son texte, et dont on sait qu’elle participe à une thématique qui le fascine depuis ses premiers romans et essais. Il faut relire L’urgence et la patience , où il tente de révéler le passage entre la lente maturation intérieur et le déclic, le geste de la création. Il faut relire La mélancolie de Zidane , qui s’attache à saisir l’instant précis où tout bascule, et qui creuse déjà l’importance de ne pas finir . Bien entendu, il faut lire et relire l’œuvre romanesque de Jean-Philippe Toussaint, une des plus raffinées et puissantes tout à la fois de la littérature française contemporaine, et qui foisonne de ces situations, personnages, lieux entre deux .Tout est affaire de précision en matière d’équilibre. Une goutte de pluie peut faire chuter le funambule le plus adroit. Dans le cas de Toussaint, l’ entre deux vibre et atteint l’harmonie. La mécanique de ses phrases est d’une telle finesse, la composition de ses tableaux d’une telle subtilité, que le lecteur croit voler alors qu’il marche sur un fil.Dans L’instant précis où Monet entre dans l’atelier , dès le début, le « je » de Toussaint est là, qui s’insère dans les lieux et se murmure en aparté. «  C’est le moment du jour que je préfère, c’est l’heure bénie où l’œuvre nous attend  ». Toussaint a rêvé Monet, et il partage ce rêve avec nous. Il parle de création, donc il parle aussi de lui. L’équilibre est parfait. Nous pénétrons avec lui dans l’atelier. Nous voyons le soleil se lever. Nous trouvons dans la beauté un refuge à la violence du monde. Et nous nous efforçons de ne pas finir. De rester entre deux . Nicolas…

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