Il faut penser à travers tout


RÉSUMÉ

Ce bookleg est un précipité poétique autour de l’œuvre de Paul Nougé (1895-1967). Biochimiste de formation, Nougé est la tête pensante avec Magritte, du groupe surréaliste bruxellois. Figure de proue du surréalisme belge, Nougé défie la posture de l’écrivain et propose une variante bien plus subversive que celle de Breton. L’écriture automatique ? une fumisterie. L’anonymat comme mode d’action ! J’aimerais que ceux qui commencent à avoir un nom l’effacent. Ses écrits théoriques et poétiques ne seront d’ailleurs publiés qu’à la fin de sa vie par Marcel Marien. Deux écritures ici se croisent. Un poème-documentaire de Constance Chlore éclaire les enjeux du surréalisme bruxellois et son opposition à Breton ; le laboratoire poétique de Paul Nougé présente ses « objets bouleversants ». Les mots sont une matière à expériences, capables d’interrompre les routines de l’esprit et d’engager le lecteur à de véritables actions. Tel est son projet. Car, à cette heure de fin du monde (l’entre-deux guerres) il s’agit d’agir. L’art se doit d’être efficace.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Paul Nougé
Auteur de Il faut penser à travers tout
Paul Nougé, né à Bruxelles le 13 février 1895 et mort à Bruxelles le 6 novembre 1967, est un poète belge, instigateur et théoricien du surréalisme en Belgique, le « Breton belge », a-t-on dit. Né de père français d'origine charentaise et de mère belge, Paul Nougé suit l'enseignement du lycée français de Bruxelles puis s'engage en 1909 dans des études de chimie biologique et travaille de 1919 à 1953 comme biochimiste dans un laboratoire médical. Il est en 1919 membre fondateur du premier Parti communiste belge. En novembre 1924 il crée la revue "Correspondance" qui publie 26 tracts jusqu'en septembre 1925, avec la collaboration de Camille Goemans et de Marcel Lecomte, exclu en juillet 1925. Nougé rencontre la même année les surréalistes français, Louis Aragon, André Breton et Paul Éluard, signe ainsi le tract "La Révolution d'abord et toujours", et fait en 1926 la connaissance de Louis Scutenaire. Nougé et Goemans, René Magritte et E. L. T. Mesens se rapprochant, septembre 1926 marque l'ébauche de la constitution du groupe surréaliste de Bruxelles à travers la confection de tracts communs, auxquels André Souris s'associe. Nougé compose en 1927 des détournements des exemples du manuel de grammaire de Clarisse Juranville, illustrés de cinq dessins de Magritte, et préface l'exposition de Magritte à la galerie "Le Centaure" de Bruxelles. En 1928 il fonde la revue "Distances", rédige les textes poétiques du catalogue d'un marchand de fourrures, illustré par Magritte ("Le catalogue Samuel", réédité par Didier Devillez éditeur, Bruxelles, 1996) et la préface d'une exposition de Magritte à la galerie "L'époque" (signée par les "complices" Goemans, Mesens, Lecomte, Scutenaire et Souris) puis prononce en janvier 1929 à Charleroi une conférence sur la musique qui accompagne un concert dirigé par André Souris et une exposition de Magritte ("La conférence de Charleroi", publiée en 1946). Entre décembre 1929 et février 1930 Nougé réalise dix-neuf photographies qui seront publiées en 1968 sous le titre "Subversion des images". En 1931 il préface l'exposition qui suit le retour de Magritte à Bruxelles. Des extraits des "Images défendues" sont publiés en 1933 dans le cinquième numéro du "Surréalisme au service de la Révolution". En 1934 Nougé cosigne "L'action immédiate" dans "Documents 34" dont Mesens est le rédacteur, en 1935 "Le Couteau dans la plaie" et publie en 1936, dans "Les Beaux-Arts" de Bruxelles, René Magritte ou la révélation objective. Il est alors avec Mesens à l'origine de l'exclusion du groupe d'André Souris. Mobilisé en 1939 à Mérignac puis à Biarritz, lors de la guerre, comme infirmier militaire, Nougé préface en 1941 une exposition, rapidement fermée par les Occupants, de photographies de Raoul Ubac à Bruxelles (L'expérience souveraine) et publie en 1943 le texte complet de René Magritte ou Les images défendues. Sous le pseudonyme de Paul Lecharantais il préface en janvier 1944 une nouvelle exposition de Magritte critiquée par les collaborateurs du nazisme. En 1945 Nougé participe à l'exposition "Surréalisme" organisée par la galerie des éditions La Boétie de Bruxelles puis, en 1946, fait paraître La Conférence de Charleroi et, sous le titre Élémentaires une préface pour l'exposition de Magritte ("le surréalisme en plein soleil") à la galerie Dietrich. Paul Nougé meurt à Bruxelles le 6 novembre 1967.


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

En 1927, Paul Nougé écrit le texte La messagère, repris dans les Œuvres complètes de Nougé publiées aux éditions Allia en 2017, avec le célèbre texte Les objets bouleversants. Moins de cent ans plus tard, en 2022, Constance Chlore et les éditions Maelström nous donnent à relire des extraits de l’œuvre nougéenne au travers de ce petit bookleg, Il faut penser à travers tout. Le titre est un vers de Nougé, réactualisé par Constance Chlore dans le « poème-documentaire » qui précède les deux textes de l’écrivain. Deux sections composent donc ce bookleg pour le moins étonnant. La première section, intitulée « À petits pas autour de Nougé et par fragments », est le poème-documentaire de…


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FIRST:chlore poème-documentaire - "Il faut penser à travers tout"
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