Ce bookleg est un précipité poétique autour de l’œuvre de Paul Nougé (1895-1967). Biochimiste de formation, Nougé est la tête pensante avec Magritte, du groupe surréaliste bruxellois. Figure de proue du surréalisme belge, Nougé défie la posture de l’écrivain et propose une variante bien plus subversive que celle de Breton. L’écriture automatique ? une fumisterie. L’anonymat comme mode d’action ! J’aimerais que ceux qui commencent à avoir un nom l’effacent. Ses écrits théoriques et poétiques ne seront d’ailleurs publiés qu’à la fin de sa vie par Marcel Marien. Deux écritures ici se croisent. Un poème-documentaire de Constance Chlore éclaire les enjeux du surréalisme bruxellois et son opposition à Breton ; le laboratoire poétique de Paul Nougé présente ses « objets bouleversants ». Les mots sont une matière à expériences, capables d’interrompre les routines de l’esprit et d’engager le lecteur à de véritables actions. Tel est son projet. Car, à cette heure de fin du monde (l’entre-deux guerres) il s’agit d’agir. L’art se doit d’être efficace.
Auteur de Il faut penser à travers tout
Auteur de Il faut penser à travers tout
En 1927, Paul Nougé écrit le texte La messagère, repris dans les Œuvres complètes de Nougé publiées aux éditions Allia en 2017, avec le célèbre texte Les objets bouleversants. Moins de cent ans plus tard, en 2022, Constance Chlore et les éditions Maelström nous donnent à relire des extraits de l’œuvre nougéenne au travers de ce petit bookleg, Il faut penser à travers tout. Le titre est un vers de Nougé, réactualisé par Constance Chlore dans le « poème-documentaire » qui précède les deux textes de l’écrivain. Deux sections composent donc ce bookleg pour le moins étonnant. La première section, intitulée « À petits pas autour de Nougé et par fragments », est le poème-documentaire de…