Hôtel de guerre


RÉSUMÉ

« L’air frais s’engouffrait dans la pièce glaciale et, m’approchant de la fenêtre, je sentis le vide béant sous mes pieds. Sarajevo plongée dans l’obscurité s’étendait au loin. Comme l’imposait le couvre-feu, on ne distinguait aucune lumière scintillant au cœur de la ville. J’imaginai le cours lent de la rivière et au-delà les cimes des montagnes enneigées. Hormis le souffle timide de la brise, quelques rares tirs de snipers et d’éphémères boules de feu explosant sur la colline, le silence enveloppait la nuit. Je me sentais au cœur des ténèbres l’hôte minuscule d’une planète inhabitée, astre au milieu des astres dont l’unique mouvement était désormais la rotation dans l’infini de l’univers. »

Un écrivain séjourne à l’Holiday Inn, l’hôtel où sont regroupés les journalistes du monde entier durant le siège de Sarajevo. Il y retourne vingt-cinq ans plus tard, hanté par le souvenir d’Anna, une anesthésiste romaine rencontrée dans un hôpital.




À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Luc Outers
Auteur de Hôtel de guerre
Avec seulement cinq romans parus à ce jour, Jean-Luc Outers a pris rang parmi les écrivains qui comptent. Il fait partie de ces auteurs, assez nombreux aujourd'hui, qui ont contribué à faire de notre pays et de sa capitale des espaces où s'inscrit à l'aise la création littéraire, et même des objets privilégiés de cette création. Limitant son propos à des aires géographiques, sociales ou familiales qu'il connaît d'expérience, puisant d'abondance dans sa propre biographie pour nourrir ses inventions, il édifie une oeuvre à laquelle la récurrence des thèmes et l'incessant questionnement dont elle est chargée confèrent une unité évidente.Ses oeuvres se ressentent des courants de la création contemporaine, mais sa démarche ne résulte ni d'une volonté de rupture, ni d'une recherche du coup d'éclat. Elle s'inscrit dans une continuité, et témoigne d'une sensibilité aux mouvements de la pensée et aux évolutions de la création et de l'expression romanesques bien plus que d'un asservissement aux modes et aux théories.La gravité des problèmes abordés s'y teinte le plus souvent d'humour. Le sarcasme y est fréquent, mais il évite toute amertume. L'oeuvre tire une grande part de sa force du paradoxe qui souvent la constitue. Le dérisoire des entreprises y ouvre à des questions essentielles, l'anecdote souriante s'y inscrit dans une vision critique souvent acérée de la société contemporaine.Jean-Luc Outers se projette volontiers dans ses personnages et puise abondamment dans son vécu. Il évite cependant de tomber dans la complaisance. Même dans les moments les plus pathétiques, il s'impose une pudeur à laquelle contribue la sobriété d'un langage parfaitement maîtrisé.Inscrivant avec détermination ses écrits dans son temps, il n'en esquive ni les splendeurs ni les misères. Il y a du moraliste dans son oeuvre. Le 5 mars 1949, naissance de Jean-Luc Outers. Son père est Lucien Outers, surtout connu pour une carrière politique brillante (il fut député européen, bourgmestre, et plusieurs fois ministre) mais qui fut aussi écrivain, à la fois pamphlétaire, historien et romancier. Père très présent aussi dans l'oeuvre du romancier, et particulièrement dans le roman La place du mort, tout entier centré précisément sur la figure du père.Études de droit à Louvain.En 1973, Jean-Luc Outers enseigne à La Louvière, où il fonde une école pour psychotiques.Professeur dans l'enseignement supérieur artistique à Bruxelles.De 1974 à 1990, il est responsable du Service éducation permanente et audiovisuel de la Commission française de la culture et membre de la Commission de sélection des films.Fondateur d'ateliers de production de films documentaires et organisateur de manifestations cinématographiques.En 1987, les éditions Gallimard publient son premier roman, L'ordre du jour, qui se verra aussitôt «nominé» pour le Prix Rossel. En 1987, J.-L. Outers devient Conseiller littéraire, responsable du Service des Lettres et du Livre au Ministère de la Culture de la Communauté française, fonction qu'il exerce encore à présent. À ce titre, il est aussi éditeur de la revue Le carnet et les instants, un bimensuel consacré à la promotion et à la diffusion des lettres belges de langue française. En 1993, J.-L. Outers a obtenu le prix Rossel pour Corps de métier, paru à la Différence et, en 1995, le prix AT&T pour La place du mort (même éditeur).De 1994 à 1996, il a été chargé du cours de littérature belge à l'université de Paris X-Nanterre.Vit à Bruxelles. Marié et père de deux enfants.


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Au fil d’une saisissante fiction, Jean-Luc Outers nous embarque dans une remontée dans le temps, un vertige mémoriel, direction Sarajevo assiégée, au cœur des combats dans l’ex-Yougoslavie. Invité par Reporters sans frontières à se rendre à Sarajevo en qualité d’écrivain, l’auteur séjourne en 1994 durant une semaine à l’Holiday Inn où sont regroupés les journalistes internationaux. Vingt-cinq ans plus tard, une force irrépressible le pousse à remettre ses pas dans l’année 1994, à se donner rendez-vous avec un pan de passé collectif marqué par la douleur, avec un fragment de passé intime condensé dans le nom d’Anna, une anesthésiste italienne rencontrée dans un hôpital.Étrange et troublante sensation de plonger dans…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:guerre écrivain ville - "Hôtel de guerre"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

À la cyprine

On pourrait lire les romans et les recueils énigmatiques de Savitzkaya comme une vaste…

Le rêve de Harry

« Un rêve de bagel, c’est un rêve et non pas un bagel » disait Harry, l’oncle de…

Un monde sur mesure

De livre en livre, Nathalie Skowronek revient sur l’histoire de sa famille…