Depuis son apparition remarquée dans le Poudlard Express, où elle disait déjà « tout savoir » de Harry Porter, Hermione Granger s’est imposée comme un des personnages les plus complexes et emblématiques de J. K. Rowling. Suscitant l’agacement par son perfectionnisme et son tempérament moralisateur, Hermione est dans le même temps d’une fidélité infaillible en amitié, pour laquelle elle est prête à réviser ses principes.
Figure de l’esprit critique, celle qui maîtrise les sortilèges comme personne (Wingardium Leviosa) interroge cette autre forme de magie qu’est le pouvoir de la connaissance. Qu’elle soit attablée dans une bibliothèque, transporte une pile de livres ou épluche le journal, Hermione Granger collecte, compare et questionne des informations. Peut-être est-ce cela qui nous la rend si proche, lecteurs et lectrices de Harry Potter, occupés comme elle à lire et à découvrir les faits. Mais la jeune sorcière va plus loin. Hermione est une incarnation de la persévérance alliée au courage. Et c’est assurément ce qui en fait une icône accomplie de la rébellion dans la culture populaire de ces dernières décennies.
Auteur de Hermione Granger : lectrice de Harry Potter
Pour le douzième opus de la collection « La fabrique des héros » qu’il a cofondée en 2019 et qu’il codirige depuis lors, c’est Tanguy Habrand qui s’est prêté à l’exercice d’interroger les imaginaires partagés autour d’une figure de la culture populaire. Celle sur laquelle il a jeté son dévolu réjouira tous les aficionados de la saga potterienne : Hermione Granger, « seul personnage féminin à avoir été réellement investi, de manière positive, par J.K. Rowling » ; d’ailleurs, « il s’en est fallu de peu pour qu’elle ne vole la vedette à Harry ». Quant à son angle d’attaque, la lecture, il se révèle hautement stimulant et se ramifie en considérations sur l’activité en elle-même, mais également la légitimité…
Le mouvement romantique en Belgique (1815-1850). II Vers un romantisme national
À propos du livre Nonum prematur in annum L'exigeant précepte d'Horace a trouvé, cette fois, sa rigueur dépassée, puisque c'est de 1948 qu'est daté le premier tome du présent ouvrage. Bien malgré nous, il est vrai : des occupations professorales absorbantes, la maladie ensuite, puis de cruelles épreuves familiales ont, trop longtemps sans doute, retardé la rédaction, la mise au point et l'achèvement de ce tome II et dernier. On s'en excuse. Après un tel délai, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler à cette place le dessein qui n'a pas cessé d'être le nôtre. C'est de poursuivre, dans le milieu belge, entre 1815 et 1850, une enquête attentive sur l'évolution des idées, des tendances et des réputations littéraires. La suivant à la trace, nous avons cherché à en préciser la marche dans les esprits et dans les écrits de ce temps. Revues et journaux, préfaces et critiques nous ont fourni l'essentiel de notre documentation. Nous avons tenu le plus grand compte des influences étrangères, et singulièrement de celle du romantisme français, dont la contrefaçon multiplie alors les oeuvres parmi nous. Et nous n'avons pas négligé de mesurer, quand il y avait lieu, les répercussions des événements politiques ou sociaux sur le devenir, en nos provinces, de la «chose littéraire». Notre propos a donc été, dans l'essentiel, l'étude d'un mouvement d'idées. On aurait tort de chercher ici un relevé complet des auteurs belges de l'époque romantique et un catalogue de leurs ouvrages. Nous avons, pour notre modeste part, essayé de tracer un tableau abrégé de cette époque de notre passé littéraire dans quelques chapitres de la grande Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, dont nous avons naguère dirigé la publication avec notre savant confrère et collègue, M. Joseph Hanse. On nous permettra d'y renvoyer. Ici, la production nationale nous intéresse avant tout dans la mesure où elle rend témoignage de la marche des idées littéraires ou en illustre le cheminement. Volontairement réduites au minimum, nos indications bibliographiques sont, strictement, celles des textes qui ont fourni nos citations ou autorisé nos conclusions. En d'autres termes, notre dessein a été ici, avant tout d'apporter une contribution valable à l'histoire des idées, er souhaitant qu'elle puisse servir à illustrer un jour ce que notre regretté maître Fernand Baldensperger appelait «une sorte de philosophie de la vie et du mouvement en littérature». Nous ne nous flattons pas d'y avoir réussi. Du moins espérons nous qu'on pourra trouver aux pages du présent tome, comme à celles du précédent, des citations nouvelles ou peu connue: et des témoignages inédits,…