Hermione Granger : lectrice de Harry Potter

RÉSUMÉ

Depuis son apparition remarquée dans le Poudlard Express, où elle disait déjà « tout savoir » de Harry Porter, Hermione Granger s’est imposée comme un des personnages les plus complexes et emblématiques de J. K. Rowling. Suscitant l’agacement par son perfectionnisme et son tempérament moralisateur, Hermione est dans le même temps d’une fidélité infaillible en amitié, pour laquelle elle est prête à réviser ses principes.

Figure de l’esprit critique, celle qui maîtrise les sortilèges comme personne (Wingardium Leviosa) interroge cette autre forme de magie qu’est le pouvoir de la connaissance. Qu’elle soit attablée dans une bibliothèque, transporte une pile de livres ou épluche le journal, Hermione Granger collecte, compare et questionne des informations. Peut-être est-ce cela qui nous la rend si proche, lecteurs et lectrices de Harry Potter, occupés comme elle à lire et à découvrir les faits. Mais la jeune sorcière va plus loin. Hermione est une incarnation de la persévérance alliée au courage. Et c’est assurément ce qui en fait une icône accomplie de la rébellion dans la culture populaire de ces dernières décennies.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Tanguy Habrand

Auteur de Hermione Granger : lectrice de Harry Potter

Tanguy Habrand est licencié en Langues et Littératures romanes, et titulaire d’un DEA interdisciplinaire en Philosophie et Lettres (orientation Sciences du Livre). Assistant et maître de conférences au sein du Département Médias, Culture et Communication (ULiège), il est membre du Centre d’Étude du Livre Contemporain (CELIC). Il travaille également aux éditions Les Impressions Nouvelles en tant que responsable de la collection « Espace Nord » (propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles, riche de près de 400 titres du Patrimoine littéraire francophone belge), et de la collection « La Fabrique des Héros », en codirection avec Dick Tomasovic. Il a publié, en 2007, un ouvrage portant sur l’absence d’un prix fixe du livre en Belgique, complété en 2010 par un rapport sur l’harmonisation du prix du livre importé de France en Belgique pour le compte de la Direction générale de la Culture. Il a publié en 2020 un essai sur Le Livre au temps du confinement. Il mène une thèse consacrée à la théorie de l’indépendance éditoriale qui sera déposée au cours de l’année académique 2020-2021. Tanguy Habrand se consacre à la socio-économie des circuits du livre dans le prolongement des travaux initiés à l’Université de Liège en la matière (Yves Winkin, Pascal Durand), des théories de l’institution (René Lourau, Jacques Dubois), de la sociologie des champs (Pierre Bourdieu) et de l’analyse des stratégies éditoriales (Jean-Yves Mollier, Bertrand Legendre). L’une des particularités de sa ligne de recherche est d’associer étroitement pratique et théorie : travaillant à mi-temps dans l’édition, il fréquente assidûment le terrain et veille, en outre, à exercer un travail d’expertise dans le monde du livre.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Pour le douzième opus de la collection « La fabrique des héros » qu’il a cofondée en 2019 et qu’il codirige depuis lors, c’est Tanguy Habrand qui s’est prêté à l’exercice d’interroger les imaginaires partagés autour d’une figure de la culture populaire. Celle sur laquelle il a jeté son dévolu réjouira tous les aficionados de la saga potterienne : Hermione Granger, « seul personnage féminin à avoir été réellement investi, de manière positive, par J.K. Rowling » ; d’ailleurs, « il s’en est fallu de peu pour qu’elle ne vole la vedette à Harry ». Quant à son angle d’attaque, la lecture, il se révèle hautement stimulant et se ramifie en considérations sur l’activité en elle-même, mais également la légitimité…


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Le fantastique dans l’oeuvre en prose de Marcel Thiry

À propos du livre Il est toujours périlleux d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain en isolant un des aspects de sa personnalité et une des faces de son talent. À force d'examiner l'arbre à la loupe, l'analyste risque de perdre de vue la forêt qui l'entoure et le justifie. Je ne me dissimule nullement que le sujet de cette étude m'expose ainsi à un double danger : étudier l'oeuvre — et encore uniquement l'oeuvre en prose de fiction — d'un homme que la renommée range d'abord parmi les poètes et, dans cette oeuvre, tenter de mettre en lumière l'élément fantastique de préférence à tout autre, peut apparaître comme un propos qui ne rend pas à l'un de nos plus grands écrivains une justice suffisante. À l'issue de cette étude ces craintes se sont quelque peu effacées. La vérité est que, en prose aussi bien qu'en vers, Marcel Thiry ne cesse pas un instant d'être poète, et que le regard posé sur le monde par le romancier et le nouvelliste a la même acuité, les mêmes qualités d'invention que celui de l'auteur des poèmes. C'est presque simultanément que se sont amorcées, vers les années vingt, les voies multiples qu'allait emprunter l'oeuvre littéraire de M. Thiry pendant plus de cinquante années : la voie de la poésie avec, en 1919, Le Coeur et les Sens mais surtout avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver en 1924; la voie très diverse de l'écriture en prose avec, en 1922, un roman intitulé Le Goût du Malheur , un récit autobiographique paru en 1919, Soldats belges à l'armée russe , ou encore, en 1921, un court essai politique, Voir Grand. Quelques idées sur l'alliance française . Cet opuscule relève de cette branche très féconde de son activité littéraire que je n'étudierai pas mais qui témoigne que M. Thiry a participé aux événements de son temps aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de l'action. On verra que j'ai tenté, aussi fréquemment que je l'ai pu, de situer en concordance les vers et la prose qui, à travers toute l'oeuvre, s'interpellent et se répondent. Le dialogue devient parfois à ce point étroit qu'il tend à l'unisson comme dans les Attouchements des sonnets de Shakespeare où commentaires critiques, traductions, transpositions poétiques participent d'une même rêverie qui prend conscience d'elle-même tantôt en prose, tantôt en vers, ou encore comme dans Marchands qui propose une alternance de poèmes et de nouvelles qui, groupés par deux, sont comme le double signifiant d'un même signifié. Il n'est pas rare de trouver ainsi de véritables doublets qui révèlent une source d'inspiration identique. Outre l'exemple de Marchands , on pourrait encore évoquer la nouvelle Simul qui apparaît comme une certaine occurrence de cette vérité générale et abstraite dont le poème de Vie Poésie qui porte le même titre recèle tous les possibles. Citons aussi le roman Voie-Lactée dont le dénouement rappelle un événement réel qui a aussi inspiré à M. Thiry la Prose des cellules He La. Je n'ai donc eu que l'embarras du choix pour placer en épigraphe à chaque chapitre quelques vers qui exprimaient ou confirmaient ce que l'analyse des oeuvres tentait de dégager. Bien sûr, la forme n'est pas indifférente, et même s'il y a concordance entre les thèmes et identité entre les motifs d'inspiration, il n'y a jamais équivalence : le recours à l'écriture en prose est une nécessité que la chose à dire, à la recherche d'un langage propre, impose pour son accession à l'existence. 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Et sa narration accueillera dans la clarté de l'aventure signifiante plus d'un thème et d'une obsession dont son lyrisme s'était sourdement nourri.» Car, sans pour autant adopter la position extrême que défend, par exemple, Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique, et qui consiste à affirmer que la poésie ne renvoie pas à un monde extérieur à elle-même, n'est pas représentative du monde sensible (et d'en déduire — j'y reviendrai dans la quatrième partie — que poésie et fantastique sont, pour cette raison, incompatibles), on peut cependant accepter comme relativement sûr que la traduction en termes de réalité ne s'opère pas de la même façon lors de la lecture d'un texte en prose ou d'un poème. 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