Gloria

RÉSUMÉ

Une bande dessinée poignante qui nous plonge dans le quotidien d’un centre d’accueil pour mineurs et lève le voile sur les violences faites aux enfants.

À PROPOS DE L'AUTRICE
Almudena Pano

Autrice et illustratrice de Gloria

Née dans les Pyrénées espagnoles, Almudena Pano, a étudié le graphisme à Huesca et la Publicité et les Relations Publiques à l’Université Complutense de Madrid. Titulaire d’une bourse Erasmus, elle s’installe à Bruxelles, où elle suit des études d’illustration à l’Académie des Beaux-Arts. Elle évolue aujourd’hui au sein du collectif de fresques 10eme Arte, qu’elle a co-crée avec Elisa Sartori. Son premier livre Histoire en morceaux, édité chez Versant Sud, lui a valu le Prix de la Première Œuvre en littérature jeunesse 2021. Créé pour Rue de l’échiquier, Gloria, sa première bande dessinée adulte. Lauréate d’une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Découverte, 2022
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

G travaille comme assistante sociale dans un centre pour mineurs. D’apparence coquette et sportive, fana de selfies, elle dénote avec l’image qu’on se forge d’une professionnelle du domaine, qu’on voudrait les cheveux gras, le sourire éteint et les épaules ployées par la lourdeur des vécus auxquels elle se frotte. Et pourtant G se démène corps et âme pour ses protégés, s’investit dans leur existence cabossée, oublie ses plans personnels, happée qu’elle est par sa mission d’aide à autrui. À cause de son salaire de misère, elle se voit contrainte d’habiter chez ses parents, modestes et aimants, et d’écouter les sermons de ses amies inquiètes de sa situation, sans pour autant se résoudre à cesser sa quête sisyphéenne : « Je sais que mon…


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De Salamanque à Guantanamo, une histoire du droit international

Gérard BEDORET , Olivier CORTEN et Pierre KLEIN , De Salamanque à Guantanamo, une histoire du droit international , Futuropolis, 2022, 251 p., 27 € / ePub : 18,99 € , ISBN : 978-2-7548-3353-0Choc ! Une BD, un roman/essai graphique qui n’est ni un roman ni un essai, vient nous délivrer le message de l’année, le contrepoint idéal à nos temps maussades de pandémies, populismes et agressions sociocidaires .    Il était une fois, au sud de Bruxelles, un village blotti autour d’une place atemporelle et moderne. Des dizaines d’artistes et d’intellectuels s’y étaient installés, attirés par la perception d’une âme faufilée entre les venelles, les bosquets, la vieille église et les écoles. Il était une fois, parmi ceux-là, deux professeurs d’université, Olivier Corten et Pierre Klein , et un architecte, Gérard Bedoret . Les premiers, loin de se limiter aux arcanes de leur domaine (le droit international), nourrissaient des projets citoyens. Faire descendre une notion essentielle au sein de publics moins avertis, ouvrir des lucarnes d’information et de réflexion. Le troisième, lui, désirait tourner la page d’une vie professionnelle pour se consacrer à un rêve en planches. Il était une fois, au bout d’une rencontre, un récit bouleversant. Qui nous prend par la main pour nous raconter la plus belle histoire du monde, celle d’une idée, nourricière, notre droit à exister, de manière libre, égale, fraternelle. Le pitch Une histoire du droit international est mis en scènes clés (controverse de Valladolid, massacre de la Saint-Barthélémy, congrès de Vienne, etc.), depuis les traités des 14e et 15e siècles, supervisés par le pape, qui devaient déterminer le partage du monde entre les puissances maritimes, exploratrices, du temps, Espagne et Portugal, puis France. 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