Si Joske Maelbeek existe, c’est grâce à Georges Lebouc qui s’est démené, il y a treize ans, pour que je sois édité. Ensemble, nous avons collaboré à l’adaptation bruxelloise de trois aventures de Spirou et à une dizaine de livres. Il relisait tous mes textes, je relisais tous les siens, nous avons chacun préfacé les livres de l’autre. Cette complicité joyeuse avec pour toile de fond Bruxelles, les Bruxellois, le parler bruxellois et la zwanze, a duré près de quatorze ans, jusqu’ à ce que j’apprenne brutalement son décès, alors que nous étions en train de travailler sur son prochain livre. Il venait d’ailleurs de m’annoncer qu’il y aurait vraisemblablement deux tomes. Cela, c’était tout Georges Lebouc : chercheur passionné, travailleur infatigable, toujours avec deux livres d’avance en tête, même à 88 ans. J’ai perdu un ami, un pilier et la bonne fée (mè ne wittem boed*) qui s’est penchée sur mon berceau de Joske. Voici ce que j’avais écrit juste après avoir appris sa disparition: « Un feu sacré s’est éteint. Un feu sacré brûlant pour Bruxelles, son folklore, les Bruxellois et leurs langues. Mon cher Georchke, j’aurai toujours ton regard par-dessus mon épaule, quoi que j’écrive. » Rony Demaeseneer (un autre complice) nous parle dans ce livre avec chaleur et érudition de Georges Lebouc, l’écrivain, mais aussi de son «Georges Lebouc», celui qu’il a eu comme professeur quand il suivait des cours pour devenir bibliothécaire-archiviste à l’IESSID. Un hommage que cet acharné de l’écriture mérite amplement. Merci pour tout, « Georchke » !! (* avec une barbe blanche)
Auteur de Georges Lebouc : L'archiviste de la zwanze (L'Article n°52)
Né en 1973 à Bruxelles. Bibliothécaire-documentaliste gradué, chargé de cours en Histoire et technique du livre, Rony Demaeseneer est également auteur et collabore à plusieurs revues de critique littéraire. Chroniqueur, il anime régulièrement des rencontres littéraires dans le cadre de festivals et salons du livre. Membre du Comité de Lecture pour la collection Espace Nord.
Il a publié en 2012 un recueil de poésie orale "Livret muet" aux éditions Maelström. Il a collaboré à un dictionnaire Rimbaud paru en 2014 aux éditions Robert Laffont dans la collection Bouquins. Diverses œuvres de proses et poésies « bibliographiques » en chantier. Depuis 2015, il anime les Dîners littéraires bruxellois à la Maison de la Francité à Bruxelles.
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…
Rien n'est sacré, tout peut se dire : réflexions sur la liberté d'expression
Analyse de la liberté d'expression, la liberté la plus fondamentale de l'homme. Réflexion pour défendre une liberté qui ne doit faire l'objet d'aucune limitation,…