La lune, ce soir-là, accepte de prendre sous sa protection tous les oiseaux pleurant le désastre qui s’annonce et dont eux seuls ont la lumineuse prémonition.
Les oiseaux perdus dans les vents contraires et d’une violence inattendue refusent le repos aussi bien dans les bras géants des arbres des forêts que dans les bras menus des jeunes taillis. Ils ont peur. Ils fuient.
Et l’intelligence déserte le cœur des hommes. Leur âme se décompose dans leur corps guerrier.
Jean Marc Turine nous plonge dans la sauvagerie de la Premère Guerre mondiale. Georges Parment, médecin de campagne, se trouve entraîné à exercer sur le front. Il y deviendra Foudrol, cet homme qui, ayant choisi « la part d’ombre » de son art, donne la mort lorsque l’espoir n’est plus ; et qui, par là, devient fou. Abandonnant femme et enfants, il se lance dans une errance qui devient au fil du récit une véritable quête intérieure, loin de toute convention ou idée reçue. Une folie que l’on qualifierait volontiers de lucide face aux errements de ses contemporains et à l’absurdité de la guerre.
Un roman à l’écriture vive et nécessaire qui entraîne le lecteur au fond des questions de vie et de mort, de paix et de guerre, et qui le confronte à un personnage attachant, dont la guerre interne trouve une résonance frappante dans notre propre actualité.
Bernard Villers pointe à la fois la structure du roman: il met en avant l’involontaire coïncidence des quatorze chapitres du livre avec les quatorze stations du Christ en croix et la constance du roman par la répétition d’un noir sans fond.
Auteur de Foudrol
Peu avant sa mort, Ariel Bildzek, ce géant de la littérature mondiale, m'a révélé ce qu'il…
Quinze ans après sa création, la maison d’édition Versant Sud se lance en littérature de jeunesse et met en…
Une si gentille famille française, parachutée sur la planète soviétique à l'ère Brejnev, et qui…