Figures détruites


RÉSUMÉ

Préface de Charles BertinÀ propos du livre

Voici l’une des œuvres les plus émouvantes, les plus injustement méconnues et, sans doute, l’une des plus originales de Charles Plisnier. Les visages de femmes qui y apparaissent sont les premiers qu’il rencontre dans le cours de son exploration des passions humaines. L’année 1930, où il les compose, marque le début d’une des périodes…


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Jamais je n'aurais oublié Aimée.

Mais sans doute son image fût demeurée à demi morte et comme embaumée, quelque part entre d'autres souvenirs, si brusquement je ne l'eusse retrouvée tout entière dans cette liasse de feuilles écornées, jaunes par places, toutes couvertes de cette poésie sale que met le temps aux choses délaissées.

En feuilletant ces papiers de maman, je cherchais, oui, des figures anciennes qui me fissent bien souffrir, peut-être quelques fils qui m'eussent ligoté à mon enfance, quelques appels qui m'eussent retenu d'aller plus loin dans ces régions de la vie où les traditions expirent, où les objets cessent d'avoir deux sens et se laissent tout entiers photographier.

Il y aurait eu des lettres de ce cousin qui plantait du café en Inulinde ; des portraits de cette tante morte à vingt ans, vingt ans avant je ne naquisse, et que je chérissait tant à cause de sa robe de mariée, des fleurs de ses cheveux ; des notes écrites par maman en marge de Lamartine qui étaient comme si des larmes achevaient de pâlir là. Je ne m'attendais pas à trouver ce dossier brun sur lequel je lirais : «Miguadeaux contre Ministère Public.»

Mais tout de suite, j'ai reconnu cette chose. Ce n'était pas la première fois que je la découvrais. Et alors Aimée est redevenue présente, pour autant que jamais un tel être puisse être présent.
Table des matières

Préface

Heureux ceux qui rêvent
Une voix d'or
Bonheur de rien
Permis d'inhumer
Ni fleurs ni couronnes

Dates de composition



À PROPOS DE L'AUTEUR
Charles Plisnier
Auteur de Figures détruites
Charles Plisnier (Ghlin 1896-1952) Plisnier se lance corps et âme dans la littérature après avoir été exclu du parti communiste en 1928 pour « déviation trotskyste ». Toute son œuvre est traversée de personnages militants, les uns aveuglés par la foi politique, les autres connaissant la désillusion abyssale. Son cheminement intérieur étant aussi religieux, il prône une religion non dogmatique. Il avait commencé l'expérience de l'écriture et du militantisme en fondant, dès 1919, une revue littéraire et politique ; « Haro » et, plus tard, un hebdomadaire résolument engagé : « Communisme ». Son ouvrage le plus célèbre est un recueil de nouvelles Faux passeports, première œuvre non française à recevoir le prix Goncourt en 1937. Cette année-là également, Charles Plisnier est reçu à l'Académie de langue et de littérature françaises. C'est un écrivain prolixe. Il a laissé plusieurs romans - fleuve comptant chacun plusieurs volumes : Mariages (1936), Meurtres (1931-1941), Mères (1946-1948). Si l'on ajoute une pièce de théâtre, une série de plaquettes de poésie et plusieurs essais, on réunit près d'une quarantaine de titres.
  • Voix entendues, Mons, Société nouvelle, 1913.
  • L'enfant qui fut déçu, Bruxelles, Flamberge, 1913.
  • Eve aux sept visages, Bruxelles, L'Aurore, 1919.
  • La Guerre des hommes, Paris, Maison française d'éditions, 1920.
  • Elégies sans les anges, H.C., 1922.
  • Prière aux mains coupées, Paris, les Ecrivais réunis, 1931.
  • Histoire sainte, Paris, Le Tambourin, 1931.
  • L'Enfant aux stigmates, Bruxelles, Labor, 1933.
  • Fertilité du désert, Bruxelles, Cahier du journal des Poètes, 1933.
  • Odes pour retrouver des hommes, Bruxelles, Eglantine, 1935.
  • Babel, Bruxelles, Cahier du journal des Poètes, 1935.
  • Périple, Bruxelles, Labor, 1936.
  • Sel de la terre, Bruxelles, Cahier du journal des Poètes, 1936.
  • Sacre, Bruxelles, Cahiers des Poètes Catholiques, 1938.
  • Testament, Beyrouth, Revue Phenicia, 1939.
  • Ave Genitrix, Fribourg, Librairie de l'Université, 1943.
  • Choix de poèmes, Paris, Ed., Universitaires, 1957.
  • Oeuvre poétique, Paris-Bruxelles, Nahtan-Labor, 1979.
  • Entre l'évangile et la révolution, Bruxelles, Labor, 1988.
  • Oeuvres poétiques complètes, Tome 3, Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2000.

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