Ce dictionnaire n’a pas d’équivalent : il est le plus complet. Son originalité tient, surtout, au fait qu’il est parsemé de nombreux exemples tirés de la littérature bruxelloise des origines à nos jours.
Celle-ci commence avec un certain Sancho qui livra en 1852 deux parodies de Fables de La Fontaine. Cette littérature se prolonge aujourd’hui avec Joske Maelbeek et quantité de traductions de bandes dessinées, ce qui représente près de cent-septante ans d’existence.
Il s’agit aussi d’une langue encore parlée dans une large partie nord de Bruxelles, dans des communes comme Jette, Molenbeek ou Laeken mais si des langues comme le français et l’anglais furent rapidement considérées comme les reflets d’un certain mode de vie, le bruxellois, comme tous les « dialectes », fut méprisé, « désenseigné » (si l’on ose ce néologisme), son étude et jusqu’à sa pratique étant plus occultées qu’encouragées. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire un des connaisseurs en la matière, Roger Kervyn de Marcke ten Driessche, l’auteur des Fables de Pitje Schramouille.
Qui dit exemples dit auteurs. Qui dit auteur écrivant dans une langue qui ne connaît d’autre Académie que celle de la rue dit très grande variété de graphies. Nous avons respecté l’orthographe de l’algemeen nederlands, autrement dit du néerlandais correct. Mais nous avons par ailleurs maintenu l’orthographe des auteurs cités, même quand elle était bizarre.
Ce dictionnaire se feuillette comme un roman : il permettra aux francophones de se rendre compte du nombre considérable d’expressions « belges » qui viennent en droite ligne du néerlandais en passant par le bruxellois.
Le dictionnaire (revu, augmenté et mis à jour) est rehaussé d’aquarelles de Jacques Carabain (1834-1933).
Auteur de Dictionnaire du Bruxellois