Ils ont quitté Damas et se retrouvent quarante ans plus tard dans la baie de Naples. Nabil est médecin à Tübingen, Tom diamantaire à Anvers, Philippe gendre idéal à Paris, Antonio Don Juan en déclin à Rome, Joe golden boy à New York, Jeff historien à l’université de Chicago et Paul fêtard éternel à Dubaï. Qu’ont-ils réussi et à quel prix ? Qui a des nouvelles de Chadi, le dernier scout de la patrouille ?
Petit à petit, les moments potaches que ces grands enfants partagent laissent émerger des questions plus intimes : le sens de la réussite, le prix de l’intégration, l’identité, l’engagement, la lâcheté, la transmission… Oscillant entre légèreté et gravité, le roman aborde la question de l’exil sous l’angle de l’intégration aux différentes étapes de la vie. Mais les sept récits ne sont, peut-être, que des variantes d’une seule et même histoire, la quête impossible de l’innocence perdue.
« La bande qui déambule autour de la piscine par groupes de deux ou trois ne ressemble pas à des touristes ordinaires. Des sexagénaires mâles promenant quelques bedons, quelques calvities, quelques whiskies et quelques gros cigares, parlant en même temps et avec véhémence. » Dans l’hôtel Vesuvio-Grande, ces hommes ne passent pas inaperçus : ils s’expriment en plusieurs langues dans une cacophonie bruyante, et l’objet de leur voyage (vacances ? séminaire professionnel ? assemblée de parrains de la mafia ?) ne transparait pas clairement de leurs tenues soignées aux styles différents. Salvatore, le vieux barman toujours aux aguets, trouve qu’« [o]n dirait même une réunion de louveteaux déguisés en adultes pour une soirée de fin de camp ».…
Dans la préface de Clark Nova , Vincent Tholomé indique que la reprise de personnages mythiques (ici,…
Un accent de vérité s’ouvre sur une perte, un manque d’où émerge alors le désir.…